Parmi toutes les manières généreuses dont les associations caritatives tentent de soulager la détresse des villageois chassés de leurs terres et lâchés au long d’interminables pîstes sans espoir, j’ai toujours trouvé que les opérations ponctuelles méritaient d’être suivies et encouragées tout spécialement. Ici on favorise le petit élevage individuel (chèvres, ruches, poules pondeuses), là on fournit les semences pour des cultures vivrières – et plus s’il y a abondance : on organise alors un petit commerce de laitage, fromagerie, œufs ou légumes pour faire bouillir la marmite, la dignité revient…Ailleurs, c’est l’approvisionnement en eau potable par des bateaux citernes suivant le fleuve, ou la réhabilitation de puits que les combats ont détruits ou ensablés…Le ponctuel a pour lui cette faculté de suivi, de concentration des efforts, de surveillance aisée et aussi, en précieuse annexe, de pédagogie et de formation, qui enracine les progrès et les renforce. Le revers de la médaille, avec le ponctuel, c’est que ses bienfaits ne peuvent s’étendre au-delà d’un territoire limité. L’idéal serait donc de multiplier les aides ponctuelles au point que les territoires protégés puissent se rapprocher jusqu’à fraterniser sans problème - mais qui proposera ce programme ?