C’est une grande semaine des frères Cohen qui s’achève, avec la présentation (était-ce une première ? en tout cas ce l’était pour moi) de ce court métrage grinçant et cocasse sur le Dibbouk et ce petit film sur Un Monsieur sérieux qui n’est jamais programmé. Il est évident que si l’on se trouve confronté pour la première fois avec l’univers d’Ethan et Joel Coen on se sent davantage noyé que nageant avec aisance à la surface des eaux – je me rappelle (mais j’ajoute que c’était il y a longtemps) mon premier contact avec Barton Finch qui m’avait fascinée sans que j’y aie bien compris grand-chose. Il m’a même fallu l’intervention de l’admirable Fargo pour que je m’enthousiasme en face de ce comique déjanté si particulier, dont les thèmes, les rythmes, les images ne sont ceux de personne. Mais aussi depuis l’enquête de cette fliquette prête à accoucher qui mène ses investigations dans la neige du Minnesota j’étais accro à mort à ce style d’écriture cinématographique. The Big Lebowski et O’Brother m’ont donc comblée une fois de plus (il ne manquait que Blood simple (Sang pour Sang) et la mort de son privé malhonnête dont la tête est coincée sous un tuyau de lavabo qui goutte pour que ma joie personnelle fût complète). Mais naturellement il y a aussi d’autres « Coen » dont je raffole. Je vous autorise même à penser que cette addiction est inquiétante, moi je la souhaite seulement contagieuse…sans être sûre d’avoir atteint mon but...