On peut facilement comprendre, voire admettre, que dans l’affolement d’une situation critique au bout de laquelle se profile la cessation d’activité les entreprises commerciales rivalisent d’idées astucieuses pour attirer le client et le forcer sournoisement à acheter toujours plus. Après les soldes d’été il y a eu – sans interruption, me semble-t-il – les rabais sur les nouvelles collections puis les bonnes affaires de fin d’année avant les soldes d’hiver qui sont déjà commencés (cela rappelle le principe de la galette des rois vendue pratiquement en même temps que la bûche de Noël). Les rabais tonitruants proposés (moins 50%, moins 70%...) s’agrémentent de petits avantages insistants : frais d’envoi gratuits, enveloppe timbrée pour la commande, délai de paiement sur trois mois, cadeaux gratuits de toute sorte, présents mystérieux dès trois articles commandés… C’est de bonne guerre dans le commerce. Où je m’attriste, c’est lorsque, pressées par les mêmes nécessités et privées de toute subvention des autorités officielles, les associations caritatives en arrivent à utiliser des formules financières aguichantes qui s’apparentent au racolage. Certes elles avaient déjà plus ou moins timidement signalé le rabais d’impôt que les dons entraînaient. Mais faire des dons du cœur une course à la diminution des taxes, donc les assimiler à un bon placement (plus vous donnez, plus vous gagnez), c’est sans doute nécessaire, il n’empêche que cela me fait mal au cœur.