Je ne peux pourtant pas aujourd’hui, tout de même,
Me mettre à versifier puisque tombe le soir !
Mon cerveau a considéré que le carême
Etait un heureux temps pour mitonner l’espoir
D’une petite grève à portée politique :
Réclamant de souffler après si grands efforts,
Sans me laisser le temps de trouver ma réplique,
Sans préavis, sans rien, voilà qu’il fait le mort.
Il ne veut s’ébranler que pour la poésie
(Notez bien - c’est son choix - les termes employés)
Et refuse tout net que la pédagogie,
Ou les sujets auxquels je tâche à vous former,
Fassent ce soir le fond de ma littérature.
Il renâcle, le bougre, et j’ai besoin de lui.
Je me sens Chevalier de la Triste Figure
Lorsque son fier coursier trop fourbu s’est enfui…
En politique aussi il faut qu’on s’accommode
Du visage inédit de la situation ;
Je vais donc accepter de vous livrer cette ode
Faite pour remplacer le Livre de Raison.
Mon cerveau a parlé : la voix de mes neurones
Ne veut plus s’exprimer qu’avec l’alexandrin.
Tant pis pour vous ! Moi, je ne veux fâcher personne…
Je vous dis donc Bonsoir, belines et belins !