Je réfléchis sur quelques données suggestives lues sur Internet (ne croyez d’ailleurs pas que j’aie attendu ces suggestions pour le faire, il y a bien longtemps que je m’évertue à confronter ma sagesse à tant de constats douloureux) et qui ont trait à la démocratie – l’authentique, celle qui signifierait le gouvernement du peuple par le peuple et qu’on a de toute évidence complètement dépossédée de son sens en le tirant dans toutes les directions, afin de l’adapter à toutes nuances politiques même fort éloignées de la vision du peuple. Cette démocratie, c’était celle dont rêvait Rousseau, avec cette participation directe aux décisions majeures grâce à laquelle tout citoyen pouvait donner son avis, voire émettre des suggestions. Ce qui matériellement ne pouvait guère se pratiquer que sur des groupes réduits : en Suisse par exemple, pouvait s’établir le système de votation hebdomadaire censé tout régler selon l’opinion majoritaire –(j’ignore si ce système fonctionne toujours – il était toujours en vigueur il y a quelques décennies), mais finalement il se réduisait à proposer à l’opinion du peuple des règlements administratifs sans incidence sur les destinées du pays (pourtant le vote massif contre l’immigration a bel et bien montré ce que le pays attendait sur ce problème). Nous avons choisi, de ne rien faire directement, sauf lorsqu’on nous propose un referendum (et justement on peut voir alors se manifester, par l’affluence aux urnes, la nostalgie des citoyens d’un moyen régulier de s’exprimer librement). Mais c’est que nous avons choisi – dû choisir ? les autres pays font comme nous – de ne rien faire directement. Nous déléguons, nous déléguons… C’est bien là la source de nos malheurs…