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13 octobre 2015 2 13 /10 /octobre /2015 13:17

Les problèmes du pétrole et de son extraction ont souvent pris pour nous le visage des techniques récentes – plateformes off shore, jaillissements inattendus dans des pays où les compagnies accourent pour prospérer sur le dos des habitants qu’on chasse en général de leurs lieux de résidence. Il se développe pourtant un intérêt presque archéologique pour les toutes premières exploitations, quand à la frontière du Nevada et de la Californie les villageois misérables troquaient selon des tarifs ridicules leurs terrains stériles à peine bons pour les moutons contre des promesses d’enrichissement facile ou de travail sur place. Le sinistre There will be blood dont Day-Lewis est l’inquiétante vedette, brandissant son amour paternel pour accréditer son sens de la famille – du pain, des écoles, une église – auprès des autochtones naïfs et ignorants et les disposer à croire que le paradis va venir s’installer sur leurs terres, résume tous les dangers et toutes les escroqueries du système. L’implantation d’équipes d’ouvriers travaillant sans relâche 12 heures par jour, les risques d’accidents (qui à ce niveau ne peuvent qu’être mortels), la destruction du paysage et de la région (et encore : dans ce film puissant tiré du roman d’Upton Sinclair – vieux d’un siècle déjà, l’imagine-t-on ? – on n’aborde pas la destruction de l’eau potable, qui salinise et ravage tout le secteur), l’intervention rapide des grandes compagnies rachetant les entreprises indépendantes, c’est déjà le schéma de ce qui se passe à chaque découverte de zone pétrolifère, c’est déjà l’analyse consternante de cette venimeuse fièvre de l’or noir qui, malgré les apparences du discours bon enfant des débuts, va entraîner à la folie meurtrière.

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