Je trouve cocasse, dans une pub à laquelle je ne peux échapper car elle jouxte (fine mouche, dites voir !) une émission que je suis, cette famille moderne qui, retirée à la campagne pour offrir aux enfants une vie saine, n’a ni la télé ni le chauffage central ni lave-linge ni lave-vaisselle mais s’est assuré (oui mes belins-belines : complément d’attribution, rien d’autre, pas d’accord avec le sujet) l’ouverture automatique du coffre de la voiture. Luxe indispensable prenant le pas sur des musts indispensables à autrui…Mais ces musts, j’ai eu depuis hier l’occasion de voir leur éminence dans le quotidien On ne m’a pas coupé le courant (ce qui déclenche chez moi de véritables catastrophes si l’arrêt dure plus d’une heure ou deux), mais pour changer la canalisation d’eau de ma rue (laquelle est barrée aux deux extrémités : voyez circulation des riverains et passages des poubelles) on m’a coupé l’eau hier, en dehors des horaires annoncés et gâchant tous les programmes de tenue de maison habituels, avant d’ailleurs de recracher de la boue jaunâtre qu’on ne peut utiliser avant de longues heures de décantation. Avec rebelote ce matin – on prend sa douche, on lave les carrelages, on fait cuire les légumes, on arrose les plantes comme on peut – agrémenté d’un petit plus : « ils » ont crevé une conduite de gaz (pompiers, police, tout le saint frusquin de protection était là), d’où coupure d’icelui sans préavis à chaque domicile. Omelettes, steaks, escalopes ont dû rester dans les poêles jusqu’à ce soir, malgré les encouragements patelins (On vous remet ça dans une petite demi-heure). De quoi rêver de feux entre deux pierres pour soutenir de travers une gamelle qui hésite entre tout calciner ou bouder… vieux souvenirs de scoutisme où, me semble-t-il, on savait rudement mieux se débrouiller (mais sans doute aussi était-on moins décrépit)...