Devant la gravité et l’urgence des décisions à prendre pour tâcher de limiter les dangers climatiques - ceux qui menacent directement les populations du globe s’étendant au niveau de la mer, ceux qui risquent d’affamer des régions grandes comme la France par le desséchement catastrophique des sols - les militants du monde entier se sont mobilisés, en immenses assemblées défilant devant les hauts lieux de la décision. Les photos de ces rassemblements sont à couper le souffle ; en France, au vu de la situation d’alerte qui nous régit, les rassemblements avaient été interdits. Leur remplacement, improvisé et astucieux, étalait les chaussures, bien alignées, données par les marcheurs empêchés de marcher : la vision en était à la fois drôle et touchante, surtout avec cette régularité de la disposition par paires qui exprimait tant de détermination individuelle. Le Pape et Ban-Kii-Moon ont envoyé leurs chaussures (virtuellement, sans doute : mais on dit qu’elles sont présentes…). Ces regroupements de souliers sont toujours impressionnants, et significatifs, bien sûr. Toutefois je me demande comment on peut les récupérer par la suite (ici par paires, mais, dans les montagnes empilées annuellement par Handicap International, au petit bonheur la chance puisqu’elles sont séparées), car Handicap les récupère et les réutilise pour les privés de tout à qui l’association tente de redonner une sorte de mobilité après mutilation par les mines ou la guerre. Comment appeler ça des lendemains qui chantent ?