Vous faites le pont ? Bon. A la recherche des pentes neigeuses ? Parfait. Permettez-moi de ne pas le faire de mon côté : non que j’aie envie de vous donner des leçons de morale, mais tout simplement (j’espère que vous l’avez remarqué) parce que j’ai déjà pris mon congé dès jeudi. Si vous ne l’avez pas remarqué, tant pis pour moi, c’est que je ne vous suis pas devenue aussi indispensable que je me l’imagine. Que voulez-vous ? C’est sûrement le début du radotage du grand âge, qui perd la notion des réalités et commence à perdre les pédales, mais je donnerais volontiers de moi-même l’image du guide bienveillant (bienveillant mais sévère, attention !) qui conscient depuis toujours de vos faiblesses, insuffisances et autres manques, s’est dédié à la tâche (ardue, oh que oui !) de combler ici et là, d’expliciter un peu plus loin, de faire comprendre par ci, de corriger par là. Un peu, si vous voulez, la besogne du bon jardinier, qui taille, désherbe, sème, arrose, plante : quant à la récolte de toute cette belle agitation, elle doit être pour vous, mes belins-belines. Oui, entièrement réservée à vous sous forme de progrès, ouverture d’esprit, découvertes, approche de la sagesse. Vous voyez qu’il y a encore de quoi faire.