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27 février 2016 6 27 /02 /février /2016 09:23
Hier vendredi a eu lieu la dernière phase de l’adoption de Chloé, la petite chatte de ma voisine hospitalisée sans retour. J’avais déjà hérité de Bambi, l’autre chat, mais c’était une adoption sans problème, tant il était habitué à entrer chez moi et à en sortir sans avoir à payer de péage autre que sous forme de longues et savantes caresses (et nous aimions ça tous les deux, et son installation ne consistait qu’en le choix du fauteuil et du coussin qu’il préférait sans léser aucun des autres : c’était facile). Avec Chloé, autre histoire. De longtemps elle hantait divers points de chute dans le quartier, et lorsqu’elle avait compris que c’était chez moi qu’elle devait venir pour se sustenter (autrement d’ailleurs que de la poignée de croquettes qu’on lui avait réservée toute sa vie durant) c’était avec des démarches précautionneuses, des apparitions furtives, des séjours nocturnes dont je guettais le passage sans trop les voir. Je doutais de la voir arriver à se présenter au rata matinal en même temps que les autres, pourtant cela se fit peu à peu, avec une petite allure timide pour regarder autour d’elle et bien faire comprendre qu’elle ne dépasserait pas son chétif polygone de sustentation pour se faire admettre (des congénères, car de moi il y avait belle lurette qu’elle avait compris que je l’attendais le cœur battant). Au milieu des autres pour le déjeuner c’était déjà un beau progrès… Puis un jour je pus toucher son dos laineux, sa forme s’arc-bouta en frissonnant, un miaulis à peine audible accompagna ses yeux fermés un instant – je sus que nous étions en bonne voie. Et hier, sans nouvelle intervention de ma part, c’était la reddition complète, le don de soi. Oui, Chloé se donnait…J’y allais de ma petite caresse quotidienne, en effleurant à peine à peine et en me garant déjà d’un petit coup de patte impatient – mais non, elle se tourna vers moi en clignant des yeux longuement, dressant sa petite tête ébouriffée à l’encontre de ma caresse, froufroutaut de tous ses poils pour prolonger le contact, délaissant la soucoupe de sa pâtée préférée pour me faire comprendre quelles étaient enfin ses options, faisant passer la sentimentalité des échanges avant la satisfaction des appétits matériels. Et moi là-devant, éperdue, caressant caressant balbutiant des choses informes… Vous pensez bien que vous étiez loin de ma pensée, mes belins-belines !
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