L'Alexandrinite du lundi
Amis, pour une fois ce sera un lundi
Que je me livrerai à l'alexandrinite.
D'habitude elle accourt plutôt un samedi,
Où mon cerveau trop las risque la méningite.
Le travail de mes doigts alors, vif et précis,
Remplace enseignement, culture, art... et la suite!.
Vous avez bien du pot, après tout, mes belins,
Et vous tout aussi bien, voui, autant, mes belines,
Quand mes doigts s'activant vous pondent des quatrains
Dès lors que mon cerveau a besoin d'aspirine.
Un total manquement, cela ferait vilain
Et vous m'accableriez de critique chagrine.
C'est entendu que nos rencontres, chaque jour,
Doivent se faire, aussi réglées que la musique.
Encor faut-il que j'aie rapporté du séjour
Où l' actualité nourrit ma rhétorique
Un petit quelque chose à embellir d'atours
Sans lesquels, las! vous le jugeriez famélique.
Il me faut le chercher, parfois, sans que je trouve
Quoi que ce soit qui puisse vous interpeller ;
Vous n'avez certes pas un appétit de louve
Qui affamée se prépare à tout dévorer,
Mais outre cette chère indolence qui couve
En vous, ne faut-il pas savoir vous appâter?
Bref il vous faut du neuf, de l'inédit, sans trêve.
Où voulez-vous, bou diou!, que je trouve tout ça?
"En même temps" (LA citation, sauf si je rêve)
Je dois vous enseigner, vous plaire, et coetera.
Heureusement mes petits doigts ne font pas grève...
Ni générale ni perlée ni sur le tas!