MIRLITONNADE DU WEEK-END
Belines et belins, nous voici arrivés,
Puisque c'est samedi, au bout d'une semaine.
Pour vous qui êtes parfaitement informés,
C'est le jour où je peux vous brandir mes migraines :
Le programme sérieux fermement écarté
Est remplacé par mes dix doigts qui se démènent.
Hé quoi! me direz-vous, ils se démènent bien
Pour parler de grammaire ou d'art, de politique,
De lettres, de philo, voire de chats ou chiens !
Sur le clavier on ne joue qu'un air de musique :
Votre travail sur votre ordi ne change en rien
Si vous avez abandonné le ton critique.
Mais mes belins, je voulais dire simplement
En m'adressant aussi, bien sûr, à mes belines,
Que mes dix doigts trouvent soudain fort excitant
(Même, je crois que ça leur donne bonne mine !)
De s'agiter suivant l'inspiration du vent
En notant librement tout ce qu'ils imaginent.
Moi je les laisse faire : ils ont de l'intuition,
De l'esprit tout follet, une grande habitude,
Je prends conscience à chaque instant que j'ai raison
De leur abandonner pareille latitude :
Folâtrer dans la fantaisie, n'est-ce pas bon
Bien autant que se sinistroser dans l'étude?.