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9 février 2021 2 09 /02 /février /2021 12:34

 

 

l'AGONIE D'N ROMAN

 

          Les conseils essentiels répétés aux enfants de bonne éducation autrefois consistaient à ne pas se faire remarquer: silence, mutisme, calme - de quoi se faire oublier pendant le temps d'épreuve. Je ne sais pas ce que de nos jours on a retenu de ce code, mais je sais que pour ce qui concerne un livre le mieux serait pour lui qu'on en parlât.  Et en  bien, naturellement, mais au moins beaucoup, histoire que se trouvent confrontés les avis et opinions des uns et des autres.. Ma Laure à l 'Oeuvre souffre de cette espère de mise à l'écart; on en parle entre amis, entre initiés, entre fans, sans chercher à gagner d'autres adeptes et cela me navre. La littérature n'est plus guère à l'honneur en ces temps sanitaires et d'économie, et la diffusion de la mienne en outre ne facilite rien : je n'ai plus un seul des repères solides et points d'ancrage fidèles  sur lesquels je pouvais compter il y a vingt ou trente ans (mais qu'est-ce que cette fantaisie aussi de continuer à publier quand on frise les cent ans?). Tout est changé, publics, libraires, habitués...Mon nom qui  disait quelque chose au temps des deux sagas  est à peu près lettre morte, même depuis L"Histoire de Colombe."."David, la nuit tombe"- la pièce n'est pas de moi, mais je voudrais m'emparer de ce beau titre pour évoquer le crépuscule des livres, celui qui leur est réservé ou qui émane d'eux pour atténuer leur rayonnement jusqu'à l'extinction des reflets.

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commentaires

C
Je ne vous connais pas et j'en suis confuse. La littérature est devenue un art mineur pour beaucoup et ceci est inadmissible. Bien entendu, comme pour d'autres arts, la raison du rejet est plus liée à des questions financières qu'esthétiques. L'argent, toujours l'argent et puis la gloriole d'avoir édité un best seller vide comme l'esprit de ceux qui le lisent. Je vais être vulgaire, mais, sur notre belle plantète, il y a une majorité de béotiens, d'humains (le mot est fort) pour lesquels les profondeurs de l'âme sont sans intérêt. Je les maudis. Avec tout mon respect, je vous remercie pour ces mots. Chantal SYVERSON
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C
Je ne vous connais pas et j'en suis confuse. La littérature est devenue un art mineur pour beaucoup et ceci est inadmissible. Bien entendu, comme pour d'autres arts, la raison du rejet est plus liée à des questions financières qu'esthétiques. L'argent, toujours l'argent et puis la gloriole d'avoir édité un best seller vide comme l'esprit de ceux qui le lisent. Je vais être vulgaire, mais, sur notre belle plantète, il y a une majorité de béotiens, d'humains (le mot est fort) pour lesquels les profondeurs de l'âme sont sans intérêt. Je les maudis. Avec tout mon respect, je vous remercie pour ces mots. Chantal SYVERSON
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S
Beauté des mots mais tristesse du propos...<br /> Je ne veux retenir que la beauté car je la sais plus forte que la tristesse ...<br /> Bien à vous<br /> sylk
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G
Madame Desvignes,<br /> Mon amie Sylviane attire mon attention sur votre dernier billet, et je suis touché par ce que vous dîtes sur le crépuscule. Lorsque je faisais mes études à la Sorbonne, j'avais un professeur en esthétique qui s'appelait Michel Guiomar. Il a publié un beau livre, en 1967, intitulé : Principes d'une esthétique de la mort. Entre autres figures esthétiques comme le lugubre, la macabre, le funèbre, il fait une belle place au crépusculaire. J'ai longtemps oublié ce livre, mais je viens de le retrouver et je l'ai sous la main. J'y lis notamment : "Le crépuscule, comme catégorie esthétique, est une solitude de l'âme". Ce beau livre est lui aussi entré dans son crépuscule. Qui peut s'intéresser encore à une esthétique de la mort en nos temps de littérature markéting ? Pourtant, cette solitude de l'âme, comment pourrions-nous la supporter, et parfois si longtemps, sans les livres que nous écrivons pour la peupler ? L'écho que les autres en entendent n'est pas l'essentiel. L'essentiel, c'est que notre solitude soit peuplée. C'est que nous ayons réussi à entretenir, comme un feu, la voix même dont l'écho importe peu. Le crépuscule n'est pas l'heure où cette voix disparaît, il est l'heure où elle se lève. Bien à vous.
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B
Bonjour Madame<br /> Comment ne pas admirer votre persévérance et votre engagement pour la littérature ? Bien déterminé à faire le plus tôt possible la connaissance de votre Laure, je vous adresse les respectueux souvenirs d'un de vos anciens etudiants.
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