ANNIVERSAIRE
Un an de plus, ça n'est rien du tout à porter. Le matin vous vous réveillez aussi léger (adjectif à relativiser selon le cas) que d'habitude, rien ne semble changé. C 'est vrai qu'il vous semble avoir franchi victorieusement un seuil, mais vous pouvez passer dans la pièce à côté sans histoire, c'est dans la même demeure, vous n'avez pas à changer d'allure. Bien sûr il y aura les oripeaux de fête, les messages et les fleurs arrivant de tous côtés, la bonne bouffe, le gâteau, les photos, les rires, le bruit. Mais ne croyez pas qu'il suffise d'arracher un feuillet à votre éphéméride pour que tout soit changé. Pas du tout! On reprend les mêmes jours et on recommence, comme autrefois à la fin de la Troisième les ministres : non pas "trois p'tits tours et puis s'en vont", mais bien "coucou! les revoilà!". C'est comme à la fin du ramadan (d'ailleurs cette année les dates coïncidaient parfaitement). Le lendemain de l'anniversaire, vous reprenez le lundi de la première semaine et tout va suivre jusqu 'au week-end (oui, je sais bien qu'ici il faut dire la fin de semaine, mais on ne va tout de même pas m'empêcher de parler franglais si j'ai envie de parler franglais, non mais!). Et tout va s'ensuivre, tout pareil (ou alors tout pire, mais ça il faut y être pour voir). Alors on reprend comme avant, on fait juste semblant, sauf peut-être qu'on se sent plein de bonne volonté et de bonnes intentions presque comme pour le Jour de l'An, mais sans les papillotes, c'est dommage.