PREVISIONS
On nous avait annoncé la baisse des températures depuis si longtemps pour nous faire prendre patience qu'on est tout surpris d'avoir reçu des prévisions exactes. C'est vrai, pour une fois : l'air du matin est plus que frais sans que les arbres bougent la moindre feuille, les fenêtres se ferment après l'aération indispensable, les chats délaissent le jardin et recherchent les panières qu'on avait mises de côté. Incroyable que la chute du thermomètre, parfaitement à sa place avant le 15 août, affecte du même coup les rythmes domestiques. Les vacanciers de la deuxième voire de la troisième fournée (on part moins maintenant pour trois semaines, on se contente de quinze jours) se désolent d'avance de ne pas avoir connu les baignades à 25 ou 28 degrés dont les chançards ont profité sans faillir une journée. Mais ce soulagement enfin accordé à toute une population souffrante (et au bétail qui a connu l'enfer et la mort, et à la faune sauvage qui a été décimée par l'absence d'eau) arrive trop tard au niveau agricole. Les images télévisées montrent des sols brûlés et craquelés, les lits des ruisseaux ou même des rivières asséchés de manière cauchemardesque, les foins les maïs les blés la moutarde absents du bilan 22...On se demande comment M. Macron va pouvoir répartir les récoltes auprès de la France d'en bas quand il ne restera dans les réserves que quelques quintaux de lentilles.