AU SECOURS, MA COUSINE! REFILE-MOI TON ADRESSE!
Je viens d'écrire une lettre de deux pages à ma cousine de Paris pour tenter de me faire pardonner un impardonnable silence qu'elle avait en vain tenté de briser à plusieurs reprises. C'est que, quand mon indolence se conjugue avec mon horreur de la correspondance, cela fabrique une masse rocheuse dont un bulldozer ne viendrait pas à bout. Ma pauvre cousine s'est trouvée dans le tas des correspondants à qui j'ai de jour en jour repoussé de répondre. Même le téléphone restait inopérant, je n 'avais pas encore renouvelé mes prothèses et le téléphone demeurait une facilité de communication hors de ma portée. D'ailleurs la vraie responsable de tout ce gâchis est mon inguérissable oblomovtchina, cette tendance naturelle à repousser à plus tard ce qu'on pourrait sans le moindre problème faire aujourd'hui (c'est ainsi qu'après des lustres de manana, c'est assez bon pour moi! je me trouve en face d'un désordre dans mes papiers et mes livres qu'il m'est désormais impossible de museler). ET maintenant la lettre est dans l'enveloppe... mais l'enveloppe n'a pas d'adresse, car dans ce désordre total je ne trouve pas comment acheminer cette lettre ailleurs qu'à sa résidence de campagne déjà abandonnée... COUSINE! COUSINE ! Je sais que tu lis des fois mon blog. Ne peux-tu lire celui-ci et, pour mettre fin à cette situation, me faire connaître ton numéro et ta rue (car naturellement je ne retrouve pas ta dernière missive)? AU S E C O U R S ! AU SECOURS ! Cousine! Tire-moi d'intrigue, comme on disait dans Molière...