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9 janvier 2009 5 09 /01 /janvier /2009 14:53

C'était Sarah Bernard qui affichait ça dans sa devise, en paradant sur la scène malgré sa jambe de bois. Je vais m'approprier son dire, même sans jambe de bois de mon côté : c'est la devise des entêtés, des obstinés - j'ai suffisamment proclamé que mon entêtement me ferait continuer jusqu'à la garde pour y avoir droit aujourd'hui.Donc : on continue. Je voudrais progresser tout doucement, sans me forcer mais surtout en permettant à n'importe quel internaute de se rallier à mon panache blanc à tout instant, de manière qu'il y trouve plaisir (et trouver plaisir à un panache, de quelque couleur qu'il soit, ça doit vraiment être quelque chose).
Je ne prétends pas que mes propos sur le personnage dans son biotope et ses saisons soient définitifs : d'une part parce que j'en reparlerai dès que l'occasion s'en présentera, d'autre part parce que je ne suppose guère qu'on ne puisse penser autrement, bien au contraire. C'est seulement qu'en y réfléchissant je crois avoir compris à quelles pulsions confuses j'ai obéi en écrivant. Alors, pourquoi ne pas m'en ouvrir aux autres, à d'autres, à un seul autre? Pour l'instant, je songe surtout à ce livre qui vient de paraître de l'autre côté de l'Atlantique, ce tome I de la série des oeuvres traduites que je redoutais de voir s'afficher fièrement en rose bonbon ou bleu roi ou vert pomme, et qui si sagement se vêt de blanc ivoire, avec juste une vignette au milieu de la couverture, autrement dit la sobriété, l'élégance... Je me sens impatiente de l'avoir en mains. Si on pouvait obtenir de l'éditeur que toute la collection fût de même farine (farine, oui, d'après la couleur; tabac ne conviendrait pas, vous en conviendrez).... Et quand je songe à l'animation qui règne sur l'ensemble du front des traducteurs, ccntes ou nouvelles, du long du court, du plus simple au vicieusement terrible (le vice étant dans le style, s'entend, et non dans les comportements), je me sens comme Marrain se croyant sur un champ de bataille pour lancer ses forces ou les retenir comme un stratège dont tout dépend...Ce serait d'ailleurs faux de me prendre pour un inspecteur des travaux finis : je bosse comme un Turc, précisément pour que tout soit fini, et bien fini, à temps. En chef de chantier plutôt, non pas celui qui vient pour l'inauguration mais celui qui prépare tout pour que l'inauguration soit possible - nuance.

Allons bon! Je voulais commencer par un simple commentaire bon enfant sur l'entêtement de Sarah Bernard à monter sur scène même avec une jambe de bois, en rapprochant son obstination de la mienne à toujours recommencer sans aucune certitude d'arriver à bon port. Et voilà que le sort me donne une bonne occasion de prouver cet entêtement : un mouvement malheureux en éternuant (mais oui, rien d'autre) et voilà l'article disparu. Et disparu où? Toujours les mêmes questions sans réponse. J'ai toujours envie de soulever mon clavier pour voir là-dessous si par hasard il n'y aurait pas un petit nid secret, inconnu des spécialistes, où se réfugieraient les phrases brutalement arrachées à leur biotope puisqu'on ne peut plus les retrouver là-dessus (corbeille, brouillons, non classés, sauvegardés...rien d'opératoire dans cette belle énumération). Peu importe : il faut bien reprendre (mais qu'est-ce que j'avais bien pu dire avant d'éternuer?).
J'avais bien précisé que mes considérations sur les adhérences du personnage à son biotope ne relevaient que de moi : je ne prétends absolument pas que personne d'autre ne pourrait prétendre le contraire, c'est simplement une façon de voir. Comme on était du temps de mon père farouchement Citroën ou Renault, et des préférences du moteur à celles de la ligne ou de l'allure générale de l'engin on pouvait discuter à perte de vue.Non, je ne détiens pas une clé universelle, ni un passe-partout utilisable en toute occasion. J'ai simplement, à la réflexion, cru comprendre à quelles pulsions j'obéis quand j'écris, ce qui se passe au fond de moi ou de ma cervelle, comment ça se met en place : si cela peut donner quelque idée aux uns ou aux autres, pourquoi ne pas en parler? Et d'en parler à bâtons rompus, un peu comme cela vient, presque à la va comme je te pousse, cela permet, en ralentissant le rythme de la progression, de peut-être ramasser sur le bord de la route des piétons tout heureux de se rallier enfin à mon panache blanc et d'y trouver du plaisir (et je vous le dis : trouver du plaisir à un panache blanc, ça doit être quelque chose).
C'est important, cette dépendance du personnage par rapport à son cadre de vie, envisagé non selon l'esthétique mais bien selon ses réactions organiques. Il y a un lien entre les deux domaines, plus évident qu'on ne le dit en général (pensez au Professeur Rath - Unrath qui revient mourir dans son ancienne classe, affalé sur son ancien bureau et l'étreignant des deux bras : j'ai sans doute tort, mais pour moi c'est ça, "L'Ange bleu",  et pas forcément les jambes de Marlène, quoique...). Allons, bon!Un éternuement pour commencer,  l'apparition dans le coin droit du bas de la borne kilométrique limitant mes effusions... J'ai compris. On n'a le temps de rien dire. Bonjour aux chats, à demain!

                                                                                              Lucette Desvignes




























 

 

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