13 janvier 2009
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Vous savez ce qui se passe quand il y a trop de bouches à nourrir autour d'une grande marmite. Les premiers sont servis à peu près normalement, même si la mère de
famille garde un oeil vigilant sur les rations et ne perd pas de vue le reste de la tablée. Puis insensiblement les rations diminuent, si bien que les derniers sont loin de pouvoir prétendre
à la normalité ; aussi bien, pense la mère, ce sont les plus petits, sans doute ont-ils moins de besoins que les plus grands. Eh bien voilà ce qui se passe dans ce blog. A force de signer des
pétitions, d'envoyer des fax vengeurs, d'écrire aux autorités - locales, régionales, nationales, européennes... si, si, et certains répondent : les locaux, tous; les régionaux, presque tous;
les nationaux, selon la teneur de mon courrier en général virulent (il y a des ministres dont les chefs de cabinet ou secrétaires de dernier niveau, rompus à l'exercice, répondent presque sans
attendre en jouant de la langue de bois avec maëstria) et les européens, toujours et avec déférence - à force, oui, il ne reste plus grand chose dans la marmite quand arrive le temps des derniers à
servir. Mille regrets, mes très chers, mais vous êtes ces derniers à servir. J'ai commencé il y a trop peu de temps mes contacts avec vous (si on peut appeler ça des contacts) pour que vous
puissiez vous targuer d'une fidélité qui pourrait m'impressionner. N'insistez pas, vous passez après le reste. Le reste, quand il est constitué de ces pétitions, réprimandes, apostrophes véhémentes
aux ministres et chefs de gouvernements, a correspondu à une intense dépense d'énergie et de matière. Il a pratiquement tout dévoré, le glouton, en égoïste, en Giton au teint frais et à mine
vermeille, comme dirait notre La Bruyère. Et c'est vrai que la rouspétance, les apostrophes indignées, l'explosion de la colère, les anathèmes variés qui tournent pourtant à peu près tous sur le
même sujet pot de terre contre pot de fer, tout ça vous use si vous vous y mettez de tout votre coeur - ce que je fais, n'en doutez point. Donc je m'use. Donc ma marmite se vide. Donc si je gratte
le fond pour vous en ramener quelques cuillerées, il y aura plus de râpon que de ragoût. Dites-moi un peu : qu'y puis-je? Ne comptez pas sur moi pour changer l'ordre des facteurs, pour opérer des
permutations circulaires (j'ai l'air féru en vocabulaire matheux, hein, et j' avoue même que je m'en sens toute requinquée, d'avoir encore ces connaissances-là après tant de décennies, mais en
vérité vous avez devant vous toute l'étendue de mon savoir algébrique, géométrique et - hon!hon! dirait Arlequin - trigonométrique : pas une once de plus, je vous le garantis honnêtement).
Et voilà que déjà se pointe au bas de ma page le carré jaune du harcèlement par le temps : inutile de me lancer dans un autre chapitre, le point final serait tout de suite là, comminatoire et malveillant. GRRR!! Pourtant, voyez comme je suis docile. J'obéis - mais oui! Bonjour au chat, bonne nuit à vous, à demain! Lucette Desvignes.
Et voilà que déjà se pointe au bas de ma page le carré jaune du harcèlement par le temps : inutile de me lancer dans un autre chapitre, le point final serait tout de suite là, comminatoire et malveillant. GRRR!! Pourtant, voyez comme je suis docile. J'obéis - mais oui! Bonjour au chat, bonne nuit à vous, à demain! Lucette Desvignes.