Si je me retourne, si je considère ce que j'ai déjà pondu et qui s'étale derrière moi, si je fais le compte
de ce que l'agence over-blog enregistre sur mon compteur, je suis obligée de conclure qu'il y a déjà deux mois que je m'active en ces lieux et certes il y a du changement par rapport aux
balbutiements du premier jour. D'abord je franchis allègrement désormais les barrages dits de confidentialité, je sais répondre aux questions personnelles, mot de passe, e-mail, je suis même
toute prête à donner sans me tromper mon numéro de sécu, bref je me sens parfaitement rodée pour la vie quotidienne, à tel point que le choix de la casse, du style ou de la dimension
s'accomplit fièrement, avec des doigts bien dressés. Je n'ose dire que je suis capable de maîtriser tout ce que je vois avec effarement sur l'inamovible ligne qui barre mon espace
réservé juste au-dessous de l"édition basique (pourquoi me refuse-t-on l'édition avancée, cela je n'en ai aucune idée, le saurai-je jamais?). Ajouter une image. Ajouter une vidéo.Ajouter une
musique. Ajouter un lien. Et, même, supprimer le lien (en grisé, d'ailleurs: cela aussi, n'y ai-je pas droit?). Je suis donc bien, droite dans mes bottes comme disait un loser d'antan. Eh bien
pour autant j'ai les mêmes angoisses en face de cette page blanche. Quelle idée d'avoir baptisé mon chapitre à venir "départ sur verglas"? Certes je voulais décrire ainsi la démarche
précautionneuse qui serait la mienne tout au long de ces lignes quotidiennes (c'est mon fardeau, oui, mais je devrais dès le départ penser au Ouf merci Aspro! qui arrive jour après jour
par-dessus le bonsoir aux chats chattes et chatons et qui me fait régulièrement l'effet du marteau qu'on tient enfin en l'air au lieu de l'abattre sur les abattis du pianoteur de clavier. C'est
vrai, quand on s'arrête, ça soulage. "Mais alors, ma bonne dame, arrêtez-vous avant de commencer! Est-ce que ça ne serait pas là le meilleur remède à vos souffrances?" En effet. On me l'a déjà
dit, quand je me plaignais du niveau indigne de certaines nouvelles envoyées fièrement concourir pour un prix :" faut pas vous mettre du jury si ça vous ennuie". Je crains bien
de n'avoir pas encore atteint la sagesse requise). Avoir en effet toujours l'envie de continuer, ça doit bien être une espèce de maladie.
Verglas ou pas verglas, je voudrais bien avancer : j'ai même choisi cette devise plusieurs fois dans mes titres :" Avançons, avançons!" " Allez, on démarre!" Pour juste de petits
soubresauts, pas vraiment de grandes avancées, malgré la sincérité de mes promesses et mes grands élans de bonne volonté. C'est que c'est un peu déprimant de ne pas savoir à qui s'adresser .
J'ai beau vous imaginer dès que je ferme les yeux, je me trompe peut-être du tout au tout. Chenus? Niveau CM2? Dames patronesses? Oisifs cherchant l'aventure? Doctorants cherchant un sujet de
thèse?J'aimerais bien pouvoir me dire que vous avez au moins lu un livre de moi, mais "tauta ouk' 'ubris;" comme on dit dans Euripide -" n'est-ce pas exagéré? "selon la traduction maladroite des
hellénistes en herbe niveau seconde ou, en plus affiné, "n'ai-je pas un ego qui dépasse les bornes" (et, je vous l'ai déjà dit, quand les bornes sont dépassées etc.). Je ne vous
demande pas de m'envoyer chacun une photo, on me prendrait pour un site pédophile, j'aurais des ennuis.Tout de même, si vous me permettiez d'affiner un peu ma vision de mon public je crois que
tout le monde y gagnerait. Allez, la commedia è finita, buona sera a tutti, a domani! Non dimenticare i gatti!