9 février 2009
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12:50
Les lundis matins, c'est toujours morose, même si on ne s'est pas fatigué le week-end bien au-delà des limites permises par la santé dans le
courant de la semaine. Je me rappelle mon premier poste d'enseignante, à Louhans, où au contraire le lundi c'était l'euphorie des marchés hebdomadaires. Aller au collège relevait de la promenade à
travers les oies et les poules, dans les cris et les apostrophes d'un banc à l'autre (moi je disais un éventaire, c'est alors que j'ai appris qu'on disait un banc). On s'instruit en voyageant,
savez-vous, comme par exemple dans les boulangeries lyonnaises : la première fois qu'on m'a demandé si je voulais qu'on me plie ma baguette, j'allais dire poliment Non, merci, je la garde
entière jusqu'à la maison, et puis j'ai vu qu'une dame qui avait dit oui récupérait son pain bien enveloppé au niveau de la préhension par la main, alors j'ai dit poliment Oui s'il vous plaît et ma
baguette s'est vue langée à la taille dans du papier de soie délicatement scotché, l'hygiène et les bonnes manières tout était parfait, et ce geste élégant de la boulangère pour tendre le pain aux
clientes me rappelait presque les évolutions de gymnastes au sol occupées tendrement avec des ballons ou des rubans.Et voyez du même coup les bénéfices du tourisme : nous en étions au lundi,
nous voilà déjà à Lyon, c'est fou ce qu'on se déplace quand on voyage.
Que voilà donc un bel exemple de paragraphe d'introduction! Quand je pense que j'ai fait des études sur la manière de démarrer une nouvelle...Des études après coup, voyez-vous, en partant de mes propres exemples : de la pratique, pas de la théorie. Du concret, quoi, comme ce qu'on demande aux mesures gouvernementales et présidentielles en ce moment, du concret , du concret vous dis-je (hors de quoi point de salut : voyez notre pauvre ministre de l'Outremer déjà rappelé en métropole, faute d'avoir distribué du concret à la Guadeloupe et à la Martinique, sans parler de la Guyane qui s'en mêle par derrière; je vous demande un peu aussi, réclamer du concret à cor et à cri, avec drapeaux et bannières et défilés, à quoi pensent-ils tous ces gens de là-bas, est-ce qu'ils n'ont pas toutes les bananes nécessaires sur place?). Oui, du concret, comme les bonus, dividendes, bénéfices boursiers - il y en a, mais oui, même en ce moment - c'est ce que demandent les initiés, les pauvres déchus, les démissionnaires, les chassés, les montrés du doigt, les top du haut des grandes boutiques : qu'est- ce que c'est que ces parachutes sinon du vent, dorés ou non c'est de la frime, c'est du concret que tout le monde réclame, les parachutes c'est un jeu d'enfants, laissez leur donc leurs parachutes, tant qu'ils ne nous réclament pas du concret pris sur notre dos il n'y a quà les laisser faire et les écouter, ils sont inoffensifs, c'est d'ailleurs pour ça qu'il y en a tant, pendant un moment il en sortait de partout, heureusement on leur a rabattu leur caquet, maintenant ils se cachent, mais je suis sûre qu'ils continuent à jouer. Y a qu'à les laisser tant qu'ils se contentent de leurs parachutes, pour l'instant ils ne nous agressent pas, s'ils nous agressaient alors là, on verrait ce qu'on verrait. Je suis sûre que vous pensez comme moi, faut pas se laisser faire non mais des fois. Alors, belins-belines, à demain. Les chats d'abord, vous ensuite. Bonne nuit!
Lucette Desvignes
Que voilà donc un bel exemple de paragraphe d'introduction! Quand je pense que j'ai fait des études sur la manière de démarrer une nouvelle...Des études après coup, voyez-vous, en partant de mes propres exemples : de la pratique, pas de la théorie. Du concret, quoi, comme ce qu'on demande aux mesures gouvernementales et présidentielles en ce moment, du concret , du concret vous dis-je (hors de quoi point de salut : voyez notre pauvre ministre de l'Outremer déjà rappelé en métropole, faute d'avoir distribué du concret à la Guadeloupe et à la Martinique, sans parler de la Guyane qui s'en mêle par derrière; je vous demande un peu aussi, réclamer du concret à cor et à cri, avec drapeaux et bannières et défilés, à quoi pensent-ils tous ces gens de là-bas, est-ce qu'ils n'ont pas toutes les bananes nécessaires sur place?). Oui, du concret, comme les bonus, dividendes, bénéfices boursiers - il y en a, mais oui, même en ce moment - c'est ce que demandent les initiés, les pauvres déchus, les démissionnaires, les chassés, les montrés du doigt, les top du haut des grandes boutiques : qu'est- ce que c'est que ces parachutes sinon du vent, dorés ou non c'est de la frime, c'est du concret que tout le monde réclame, les parachutes c'est un jeu d'enfants, laissez leur donc leurs parachutes, tant qu'ils ne nous réclament pas du concret pris sur notre dos il n'y a quà les laisser faire et les écouter, ils sont inoffensifs, c'est d'ailleurs pour ça qu'il y en a tant, pendant un moment il en sortait de partout, heureusement on leur a rabattu leur caquet, maintenant ils se cachent, mais je suis sûre qu'ils continuent à jouer. Y a qu'à les laisser tant qu'ils se contentent de leurs parachutes, pour l'instant ils ne nous agressent pas, s'ils nous agressaient alors là, on verrait ce qu'on verrait. Je suis sûre que vous pensez comme moi, faut pas se laisser faire non mais des fois. Alors, belins-belines, à demain. Les chats d'abord, vous ensuite. Bonne nuit!
Lucette Desvignes