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9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 10:13
     Pas de commentaire sur la numérotation de ce titre, s'il vous plaît - autrement, vous en profiteriez encore pour dire que je perds mon temps à tous les hors-d'oeuvre du monde en discourant sur les titres et les justifiant abusivement, alors que le sablier continue inexorablement de se vider et qu'on n'a toujours pas atteint les environs des faubourgs des communes limitrophes des banlieues de la chair du sujet. Ce serait bien mal à vous de me freiner dans mes élans. Donc, persona III : cela veut dire qu'on continue, même si c'est dans une peut-être coupable insouciance, celle du chemin des écoliers (mais vous savez ce qu'on dit quand on fait des propositions indiscutablement intéressantes : "Pas sérieux s'abstenir", vous voilà donc une nouvelle fois bien informés de mes desseins).
     Imaginons ce personnage tout juste sorti des mains créatrices. J'aurais presque envie de le dire encore glaiseux, les paupières à peine ouvertes sur le monde (tiens, mais pardi! c'est pour cela que je ne vous donne jamais dès l'abord la couleur de ses yeux - vous voyez que l'instinct chez moi est solidement enraciné dans la logique), mais cela ferait sans doute un peu trop mains du Créateur, faut pas pousser le bouchon trop loin ou je risquerais de me faire taper sur les doigts. Donc il est tout juste sorti, en brut de décoffrage lui aussi, et bien sûr il est tout nu - juste le temps de voir si c'est en rose ou en bleu qu'on va l'habiller. Il ne faut pas que vous lui laissiez son air d'ahuri à la découverte de l'univers, vous devez au contraire bien faire comprendre que c'est vous qui le découvrez tout à coup, mais qu'il est là depuis longtemps. Sans doute pas à vous attendre : il se moque de vous comme de la première paire de chaussons dont vous allez le revêtir. Mais c'est vous qui lui déboulez dessus. Donc il est ancré dans un biotope (ou enraciné si vous n'aimez pas les métaphores hardies) qui lui est propre : le grand-père de ma mère sur sa charrette avec le petit-fils tout morveux dans les bras, son autre grand-père dans le brouillard de la Bresse qu'il traverse à l'aube (que de blanc, que de blanc partout! ce serait le moment, dites donc, de vérifier si vous n'avez pas mélangé les blanc-jaune, blanc-bleu, blanc-vert dont je vous ai appris les noms spécifiques dernièrement : ça fonctionne, votre mémoire? ou vous vous moquez de ce que je vous enseigne?), oui, chacun de ces deux grand-pères se trouve enveloppé dans un biotope sans lequel il ne saurait vivre (on frise là le pléonasme). Supprimez le brouillard pour celui de Bourg : vous supprimez du même coup sa grande entreprise de voyage de Bourg à Cluny, tout s'écroule, il n'y a plus de roman possible. Supprimez l'enfant morveux pour celui de Cluny : vous supprimez du même coup son voyage de récupération du troisième enfant de Jeanne à son deuxième veuvage. Vous vous rendez compte? comme on disait avant la guerre (celle que j'ai traversée, pas celle de 14 tout de même, ne vous fiez pas aux apparences, merci) en tâchant d'adopter le grasseyement parisien pour faire à la meude ( et en vérité, avec un arrière-plan d'accent bourguignon auquel le R de la formule permettait de se trahir dans tout son provincialisme, ça n'était pas gagné).
          Bon. Petit à petit nous avançons sur le personnage, mais nous avons traité de plein d'autres choses au passage et ça n'est pas si mal. A demain, mes belins-belines et tous leurs petits chats (et même ceux des autres).
                                                                              Lucette DESVIGNES
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