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19 mars 2009 4 19 /03 /mars /2009 15:13
     Un entre deux, cela évoque de la dentelle, quelque chose d'arachnéen, de délicat, de raffiné. Je ne suis pas sûre que vous, mes belins-belines, trouviez si raffinées mes méthodes d'enseignement via internet (les méthodes d'enseignement de toute une carrière, celles-là je ne vous permets pas de les mettre en doute; dites-en un mot peu aimable, et je romps aussi sec. Comme dans Labiche, vous savez : "Mon gendre, tout est rompu!"). Vous pourriez faire une étude sur la récurrence de mes citations de Labiche; elles jaillissent facilement, c'est une source de régénérescence qui fonctionne depuis ma plus tendre enfance et je la dorlote avec affection; saines lectures que Labiche ou Feydeau (il y en a d'autres, bien entendu, de ces fontaines du rire d'autrefois, les connaît-on encore aussi bien que moi? j'ai bien peur que la surabondance des minables contemporains censés faire rire sur nos tréteaux ou nos écrans et, bou diou, réputés comme tels, n'empêche de trier, le découragement aidant, l'ivraie et le bon grain; le peu que je me sois permis d'entrevoir à l'occasion m'a accablée, et je ne suis pas sûre non plus que dans l'entourage même du successeur de dieu, l'agité, le tutoyeur, le plein de tics de paroles et de gestuelle, le discernement fonctionne bien en termes de raffinement de l'humour : suivez mon regard). Bon, mais je n'ai pas l'intention de vous parler de Labiche ni de Feydeau aujourd'hui. Encore que faire rire les honnêtes gens soit une tâche aussi noble qu'ardue, mais mon propos est seulement - seulement : pesez bien cette restriction - de vous entretenir  de choses sérieuses dans le compartiment écriture, comment j'écris, comment je médite sur ce que j'écris, comment je m'en tire. Ne croyez surtout pas que je veuille vous donner des recettes. Je ne pourrais guère le faire que selon la méthode maternelle : lorsque, adolescente, je songeais à mes futurs devoirs de future cuisinière et m'enquérais auprès de ma mère de la manière dont elle faisait un gâteau, ou une sauce, jamais une précision concernant les quantités, les durées de four, les intensités de feu, les proportions. "Ma foi, disait-elle d'un ton incertain, tu vois, ça se fait un peu au pif, tu vois bien quand ça épaissit", ou "Tu vois bien quand ça gonfle". Elle voyait tout cela avec son pif, elle, ça marchait toujours superbement, mais c'était intransmissible (ou alors, coquetterie oblige, elle gardait pour elle les indications essentielles, ça ne m'étonnerait pas en fin de compte). Moi à mon tour je ne vois pas ce que je pourrais vous dire pour écrire "Clair de Nuit" ou "Les Noeuds d'argile", sinon "ç'a déjà été fait!"  - ma modestie seule m'empêche  de préciser que ç'a même été bien fait. Quand je vous en parle, c'est en me servant de leurs pages comme exemples, les choses à faire (que j'ai dûment faites), les choses à éviter (que vous aurez toutes les peines du monde à ne pas faire, vous, même avertis, mes belins-belines). Bien sûr, sur ce blog, je me tue à vous parler de tout ce qui nous ramène à l'écriture, tiens, un peu comme si je discourais sur les oeufs montés en neige pour vous expliquer quelle légèreté ils peuvent donner à une pâte à biscuit , comme si même, à la rigueur, je vous montrais comment les intégrer à la pâte, c'est ça le truc à ne pas louper, c'est là la clé de la réussite  : pour autant je ne vous donne pas les recettes, c'est à vous de voir si vous voulez vous lancer dans la pâtisserie dans mon sillage. Mais vous êtes bien obligés de constater, si vous voulez être un peu honnêtes avec moi, que je vous déballe tout mon arsenal quand je vous parle du personnage, de son biotope (j'ai bien enfoncé le clou, dites un peu), des problèmes climatiques, des regroupements des solitudes. Peut-être pas assez sur ce dernier point, tiens, voilà que je m'en avise. Très bien! A demain, au turf, au charbon... Le regroupements des solitudes : je tiens mon titre (comme Roland Dorgelès tenait son Goncourt  :  je vous consacrerai une petite parenthèse à ce Goncourt-là dès le prochain article, à demain si je suis encore de ce monde. En tout état de cause, N'OUBLIEZ PAS VOS CHATS.
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