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8 avril 2009 3 08 /04 /avril /2009 18:06
     Marivaux, mes belins-belines, on parlait de Marivaux. Et je vous disais qu'à l'occasion du bi-centenaire de sa mort on avait vu du Marivaux fleurir partout. Ne croyez pas que je m'en sois jamais plainte! Que non pas! Pour moi, Marivaux est une source inépuisable d'apaisement et de sourires du coeur (croyez-moi : il n'y a pas beaucoup de dramaturges dont on puisse dire autant). On n'est bien sûr pas obligé de partager mon engouement (ma mère disait qu'on y mentait tout le temps, dans ce théâtre - elle n'avait pas tous les torts, mais elle avait le tort de ne pas en apprécier toutes les subtilités, de ces mensonges ou de ces feintes). Et qu'on ne me dise pas que Molière lui dame le pion puisqu'on peut le donner en représentation dans tous les pays du monde: tout le monde rit même sans comprendre le texte.Je ne me lance pas dans la discussion.Je comprends fort bien qu'on préfère Molière, moi je préfère Marivaux, vous le voyez j'annonce la couleur fort honnêtement, de toute façon, que vous l'aimiez ou que vous ne l'aimiez pas peu importe : l'histoire que je vais vous conter est indépendante de toute  passion ou aversion. D'ailleurs, vous conter... certes je vais vous dire les faits, mais précisément ce n'est pas une histoire inventée.
     Dans "Le Prince travesti", une rivalité violente malgré les belles manières de la Cour oppose Hortense, jeune veuve, à la Princesse de Barcelone dont elle est la confidente, à propos du Prince de Léon arrivé à la Cour sous le nom de Lélio et dont elles sont toutes deux amoureuses. La Princesse laisse voir son penchant à sa confidente, alors qu'Hortense et Lélio se sont déjà en secret engagés l'un à l'autre. Avant que les choses ne se gâtent par trop (et surtout avant que la Princesse n'ait pu se croire dédaignée en public), le roi de Castille, jusqu'ici se présentant comme un simple ambassadeur, lui offre sa main et son coeur (comme on dit). Tout s'apaise : la Princesse est honorée de cette union, le trône de Castille vaut bien un Lélio...même si ce Lélio se révèle être un Prince. J'ai schématisé, bien entendu, mais j'ai fait ressortir l'essentiel du problème pour la dignité de la Princesse. Certes elle accepte un parti royal, mais ce sera tout de même un prix de consolation, et on a un peu l'impression qu'elle se sent frustrée au fond d'elle-même, tout en terminant la comédie dans la gloire. Or un metteur en scène de l'année du bicentenaire (!) a trouvé qu'il fallait expliquer son acceptation finale qui ne correspondait pas au choix de son coeur. Devinez un peu ce qu'il a concocté pour rendre les choses claires, évidentes, sautant aux yeux. Non vous ne pourrez pas, même si je vous le donne en mille! Oh mes belins-belines, je vous garde ça au chaud pour demain, vous n'en croirez ni vos yeux ni vos oreilles quand vous connaîtrez cette mirifique mise en branle d'une imagination souffreteuse. Dans l'excitation de l'attente, ne négligez pas les chats, n'est-ce pas? Je me fâcherais, sinon.
                                                                                                               Lucette DESVIGNES.
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