1 septembre 2009
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C'est naturellement très bien de ne pas faire d'imprudence, donc de prendre toutes les précautions
nécessaires pour éviter les dégâts sur la personne ou sur les biens qui pourraient aller jusqu'à la catastrophe. Ainsi c'est une bonne précaution de ne pas fumer au lit en s'endormant, au risque de
se réveiller aux côtés de Jeanne d'Arc et ça ne doit pas être très marrant. C'est aussi une bonne chose que de ne pas marcher dans la neige avec des chaussures de soirée, la neige pourrait
abîmer le lamé. Ou encore de faire examiner sa récolte de champignons par le pharmacien, faute de quoi on peut ne pas se réveiller, même pas avec Jeanne d'Arc pour compagne, est-ce
mieux? est-ce pire? je ne saurais vous dire. Mais j'en reviens une fois de plus à ce fichu principe de précaution qui sert de base honnêtement brandie à tous les dérapages les plus inacceptables.Il
s'analyse, au fond, comme un simple prétexte, certes d'allure louable puisque le but apparent, celui qu'on clame haut et fort, est de protéger les populations, mais il recouvre les pires
instincts et, sous ses formes les plus légères, s'identifie au canular officiellement travesti en campagne du style "On vous sauvera malgré vous". Il y a eu la crise de la vache
folle - des millions de têtes de bétail abattues dans les pires conditions, en pleine lucidité, la fièvre de la destruction se répandant d'un pays à l'autre comme une lèpre, puis s'élargissant aux
porcins et caprins, toujours par précaution, le tout pour compter quelques centaines, peut-être même pas quelques milliers, de mangeurs de bifteck ayant passé l'arme à gauche : croyez-vous
vraiment, maintenant qu'on n'en parle plus, que le bacille ou le virus responsable ait été éradiqué par ces hécatombes? Puis il y a eu la fièvre aviaire, qui a fait abattre poulets et canards par
millions, y compris au fin fond de contrées ou de villages perdus vivant en autarcie où brutalement chaque miséreuse a dû tuer sa misérable poule (sans qu'on la lui laisse mettre au pot, bien
sûr, sans rien lui expliquer, en lui disant seulement que par précaution il valait mieux trucider sa volaille pour éviter les catastrophes à l'échelle mondiale). En face de ces spectacles, de sang,
de violence et de folie, ne me dites pas qu'il n'y en avait pas qui jouissaient à mort parmi les décideurs, les grands protecteurs des peuples, les déclencheurs des hécatombes. Avec la grippe des
cochons (on n'est même pas sûr que ce soient eux qui nous la colloquent) ça prend des proportions de farce : vous vous imaginez un stade entier de spectateurs avec leurs masques en plein air pour
éviter de s'échanger des miasmes ou de s'éternuer dessus? J'aimerais bien savoir qui les fabrique, ces masques, ou ces vaccins, tiens donc! Tout ça me réjouit, je vais me coucher sûre d'avoir de
doux songes! A demain!