2 septembre 2009
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Je ne peux jamais rencontrer ce mot, même sans l'utiliser personnellement, sans un petit frisson le
long de l'échine. Quand on a passé son adolescence dans la guerre et l'Occupation, on ne se refait plus. Vous avez appris le mot en français d'abord, moi j'ai d'abord entendu parler d'un Ausweis
avant de savoir ce que c'était qu'un laissez-passer. J'ai pris ce titre aujourd'hui - et c'est déjà tard, mais ce n'est pas ma faute, mes belins-belines - afin de vous indiquer que sur la toile on
peut faire ce qu'on veut à condition d'avoir des laissez-passer à tout bout de champ. Et souvent ça ne suffit pas. Vous avez sans doute vu que chez M.Google, à côté du rectangle réservé à votre
demande, vous avez un autre rectangle qui vous annonce fièrement "J'ai de la chance". Je ne l'avais j'amais vu intervenir dans mes manipulations souvent frénétiques et malchanceuses, je croyais que
la question ne se poserait jamais pour moi. Eh!bien si, mes belins-belines, même que c'est aujourd'hui. J'ai de la chance, à cette heure tardive, parce qu'on me laisse enfin faire mon travail de
bloggueuse. J'ai dû m'y reprendre en plusieurs fois, à chaque douane on m'annonçait que je ferais mieux de repasser (vous savez, comme chez les Compagnons de la Marjolaine). Oh poliment, si l'on
veut - avec la politesse des agents qui ajoutent "Messieurs Dames" pour que vous obtempériez mieux à leur "Circulez, y a rien à voir" qui vous exclut d'une poussée irrésistible. Même chose pour moi
ce soir : des panneaux assez longuets expliquant que l'administration (j'aurais dû leur mettre leur A majuscule, ils vont être fâchés que je ne les respecte pas plus que ça, ma foi tant pis)ne se
trouvait pas en mesure d'assurer les services demandés, pas le même texte les trois fois je crois mais je l'ai lu d'une vue distraite et fâchée, si ça se trouve ils emploient les même écriteaux
sans se fouler d'une fois à l'autre). En tout cas, nib de nib pour trouver un joint (je veux dire un truc pour vous contacter, mes belins-belines, vous m'avez bien comprise) afin de respecter mes
engagements d'honneur à votre égard. Et ça me démangeait, je vous jure! (Au passage, et pour ne pas négliger trop longtemps mon bestiaire de l'East End de Londres, ce détail pris sur le vif, et
trop beau pour ne pas être vrai : à une dame cherchant une chambre meublée à louer chez une autre dame, cette dernière demande, entre autres garanties de tranquillité et de solvabilité,
de s'engager à ne jamais sous son toit invoquer en vain le nom du Seigneur - heureusement que je ne cherche pas à crécher Albert Square, c'est le centre de cet univers bariolé, je m'y ferais mal
voir). Bonne nuit, à demain. Bonsoir les minous, il faudra bien que je vous consacre quelques lignes.
Lucette DESVIGNES.
Lucette DESVIGNES.