28 septembre 2009
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Vous allez sans doute penser que je vais vous vanter le régime végétarien auquel je m'astreins
depuis deux ans. Pas du tout! Ce que vous mangez ou ne mangez pas m'est au fond bien égal, enzymes gloutons ou non, omégas 13 (ça doit porter bonheur), vitamines A2, B3, C4 etc.(aussi appétissantes
que les torturants chiffrages des cours de chimie de mon enfance dont je me rappelle uniquement, allez savoir pourquoi, Fe2 - celui-là c'était ferreux - et Fe3 - celui-ci c 'était ferrique, est-ce
qu'ils étaient cousins ou frères ennemis? ne m'en demandez pas plus) ou encore acides aminés, oligoéléments et toute la lyre. Ce sont des termes que je trouve ça et là au cours de mes lectures chez
la coiffeuse, je ne les pratique pas bucalement, j'aurais bien trop peur de m'empoisonner (et, croyez-moi, je tiens fort à ma vie ou à ce qui m'en reste, nul besoin de me grouiller). Non, régime
peut avoir d'autres sens (vous devez admirer vous aussi cette publicité imbécile de je ne sais plus quoi où l'on vous donne stupidement de crétins exemples d'une inepte variété des significations :
envie et... envie, claque et... claque, bref c 'est aussi instructif et limpide pour des esprits distingués comme les vôtres et le mien que le sont pour moi les pictogrammes autrefois fort
appréciés sur les aspirateurs par les femmes de ménages espagnoles, car j'ai l'instinct de convertir en choses concrètes et prononçables, donc utilisables sur -le- champ, ces bruts de décoffrage
repousse-monde dont l'art concentré me repousse). Bon. Passons maintenant au deuxième sens de mon titre. Non point régime alimentaire, mais plutôt régime-allure, régime-rythme, régime-tempo - ce
qu'on dit pour une tire qui marche au poil. Je veux dire par là que vous devrez désormais vous passer de mes propos le dimanche, mes belins-belines. Et je ne peux même pas dire que j'en ai le coeur
navré à la simple évocation de votre collectif chagrin : j'ai goûté hier au calme absolu du farniente, qu'est-ce que c'était bon, mes amis! D'autant que je ne vous l'avais pas annoncé (je
m'étais honnêtement limitée à parler de mon absence de samedi), c'est donc tout bénéfice pour moi, qui n'ai pas connu de répit dans mon effervescence depuis mes années d 'école maternelle,
n'est-ce pas miraculeux? Tout simplement ça c'est trouvé comme ça! Le temps s'est écoulé comme, je l'imagine, il s'écoule pour les gens qui n'ont rien à faire : je me suis trouvée arrivée à
la fin du jour sans vous avoir consacré une minute! Légère légère, une plume se balançant au gré du vent... Comment voulez-vous que je n'essaie pas de retrouver cette ivresse tous les dimanches?
Alors, mes belins-belines, remettez votre gros chagrin en poche avec le mouchoir par dessus, que je reste inflexible dans ma décision. Une belle semaine s"'ouvre devant nous, tâchons d'en
tirer un maximum, je suis même sûre que de vous avoir manqué (non point : vous avoir loupés, attention! le datif est une belle invention ) le septième jour, comme cela sera la règle
désormais, vous ne m'en apprécierez que davantage les lundis. Ne manquez pas d'avertir vos chats qu'ils devront eux aussi, hélas! se passer de mes mamours du dimanche, c'est là un de ces effets
collatéraux dont les Américains ne s'excusent jamais, moi je prie vos chats de bien vouloir m'en excuser pour autant je ne céderai point. A demain, on continuera la semaine des six jours.