BLOG POUR LE SAMEDI 23 MARS 2013
J’en reviens à ce fameux « Tour d’Ecrou » - pardon de vous démontrer de facto que je suis un chien qui ne laisse jamais son os tant qu’il croit qu’il y a encore quelque petite bribe attachée ici ou là. Je n’ai jamais entendu citer l’expression autrement que par référence au roman de Henry James et, très franchement – fort naïvement sans doute, voire fort sottement – j’avoue que je ne comprends pas très bien ce que cela veut dire, après les lectures et relectures du texte et les films que j’ai vus dont deux tout fraîchement. L’expression se trouve deux fois dans le roman, la première juste avant que le narrateur ne se mette à lire à haute voix le journal déjà ancien rédigé par la seconde gouvernante de Flora et de Miles : parmi les raconteurs d’histoires étranges de ce petit groupe, celle annoncée avec deux enfants activement impliqués va « donner un autre tour d’écrou » afin de consolider ce curieux contexte collectif où règne l’insolite. On comprend à peu près : bien qu’un tour de vis eût été plus net (sauf qu’il entraîne la notion de contrainte, de sévérité – difficile d’opérer un changement!), je me demande si je ne dirais pas pour ma part un coup de pouce, en changeant la base de la métaphore. Le deuxième exemple sert de référence dans les explications de la gouvernante à la bonne, qui ne voit jamais aucune preuve de la présence des ombres maléfiques ; la gouvernante les chassera lorsque avec un tour d’écrou supplémentaire on aura amené les enfants à confesser qu’ils continuent leur relation avec les deux morts. Autrement dit, ce tour d’écrou est la dernière et effroyable limite à franchir pour peut-être entrer à égalité de forces dans la bataille qui doit vaincre ces trépassés aux instincts meurtriers. Beau programme…Mais la recette n’est pas fournie et la démonstration donnée n’aboutit qu’à des ruines. Dommage.
