27 mars 2010
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Vous n'avez sans doute pas ignoré, mes belins-belines, tout ce ramdam autour du "Da Vinci Code". Vous vous rappelez donc "ce feuss qu'y a eu", comme on dirait au Québec.
Un feuss, oui, un vrai feuss. Les uns pour, les autres contre, les pouvoirs religieux s'en mêlant à leur tour, bref, on a connu quelques jours de joie au moment de la publication du roman et,
tout de suite après, de sa traduction en français. Je ne vais pas entrer dans l'analyse de l'ouvrage, ni dans la mesure de son authenticité : après tout, ce qui importe quand on lit un roman,
c'est de se sentir transporté par l'histoire au point d'en perdre le boire et le manger, et de ce côté-là je crois que le but avait été atteint. Mais aujourd'hui je me penche seulement sur
l'auteur de cet indiscutable succès. Et je ne trahirai aucun secret, je ne commettrai aucune indiscrétion si je vous rappelle que l'auteur était l'épouse de l'écrivain, autrement dit il en
récolte la gloire mais elle a fourni les idées, les recherches, la texture, bref tout , quoi - à lui seulement peut-être le mérite du style, et croyez-moi c'est vite fait (je laisse aussi
de côté le problème de savoir comment les choses se règleraient en cas de divorce : je pense toujours à ce pauvre conjoint de la mère d'Harry Potter, qui avait divorcé juste avant la mise sur le
marché des histoires du sorcier britannique, pauvre homme). Mais ce que je voudrais vous rappeler - et ça vous en avez entendu parler, impossible autrement - c'est la femme de Salmon
Rushdie. Lui, vous le situez, j'espère : les "Versets sataniques", le grand branle-bas dans Landerneau, la mise à prix au montant fabuleux, la fatwa bidon,.le succès universel, les
comédiens et comédiennes lisant des passages à la Télé, le fantôme de la mort des libertés agité violemment sur tous les continents , bref de nouveau - un feuss encore pire que pour Dan Brown.
Mais vous ne savez peut-être pas que la conjointe Rushdie s'était mise en branle à son tour : de voir qu'un écrivain médiocre avait pu susciter un tel brassage de vent, elle s'était dit "Et
pourquoi pas moi?" - et, les choses étant ce qu'elles sont, elle avait bien raison, pourquoi pas elle? Et donc, d'écrire : en un rien de temps, c'était déjà tout prêt pour la publication, un
chiffre de ventes impressionnant déjà annoncé. Heureusement il y a eu quand même quelques doutes ici et là, quelques murmures sceptiques quant au symbole incarné par le mari et à la qualité
de l'oeuvre. La conjointe Rushdie a retiré son manuscrit, le coeur gros sans doute, mais la prudence commandait.Vous imaginez si on a eu chaud! Je me permets de vous informer de ce danger
maintenant, parce qu'il est passé et même bien derrière nous : ne craignez rien, je veille!
Lucette DESVIGNES;
Lucette DESVIGNES;