Un des fidèles du Blog Desvignes, pour une fois pas celui auquel le N° 800 a été dédié, dont les commentaires sont si pertinents (et qui vient de rappeler au souvenir de mes papilles la douce, l’unique, l’irremplaçable saveur des corniottes fleurant la fleur d’oranger de tout son moelleux de pâte à chou, avec en plus le croquant de son socle – l’incroyable chef d’œuvre des bons vieux boulangers d’antan), mais bien un fidèle d’une autre génération (puisqu’il est un de mes anciens étudiants de Saint-Etienne) qui a suivi de près la chronique consacrée au roman – et, naturellement dans son sillage, à l’imposture qui le suit comme son ombre - m’apporte à point nommé dans son long et pénétrant commentaire toute l’eau qu’il fallait à mon moulin pour le faire tourner à plein rendement. Pour changer de métaphore, il m’offre une clé pour mon analyse, une clé qui ouvre les deux portes m’intéressant au premier chef : le roman et le public (vous verrez, ça nous mène tout droit à l’imposture : vous savez bien que je ne la perds pas de vue, celle-la !). Il insiste astucieusement sur la disposition d’esprit qui doit accompagner la lecture du roman (un roman, dit-il, « qui ne soit pas une imposture ») : « le lecteur doit disposer de la capacité intérieure de se rassembler » - c’est-à-dire être capable, « face à l’éparpillement de son propre être », de « rassembler une brassée de soi-même unitaire ». Belles formules, aussi claires que percutantes : il faut être un tout autonome pour lire et comprendre ce tout autonome qu’est le roman, dans lequel le raboutage sans couture visible soude « tant de morceaux si divers »… Nous avons là une clé magique, mes belins-belines ! Que la même analyse vaille pour le roman et son lecteur, n’en doutez pas : par le biais de l’analyse du public, nous serons à même de déceler l’imposture. Courage !
Avançons !
