Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 08:48

            Vous me pardonnerez peut-être de vous parler encore d’une série anglaise, puisqu’elle nous est présentée en français et qu’elle arrive sur des programmes visibles par tout le monde (TMC n’est pas TCM, en général beaucoup s’en faut du point de vue qualité mais pour une fois il nous faut nous en féliciter). Il se dégage de ce « Downton Abbey » - c’est le nom d’un domaine, ne vous y trompez pas, ce n’est pas une abbaye en ruine – le charme indéfinissable et prenant de tous ces feuilletons britanniques où le passé est confié à toute une structure sociale défunte. Rapports entre parents et enfants un peu compassés, empesés, amidonnés à l’excès (malgré des sentiments très présents mais qui ne se montrent qu’avec pudeur et réticence) ; décor somptueux par le gigantisme des pièces, des escaliers, des halls, enserrés au cœur d’un domaine verdoyant dont on ne voit pas les limites en regardant par les fenêtres ; escadron de domestiques en général fiers de l’être et de participer à la belle tenue, donc à la renommée, de la famille et de sa demeure  … tout cela nous dépayse et en même temps nous plonge dans l’atmosphère so british que nous avons déjà appréciée tant de fois : « Orgueil et préjugé », « Raison et sentiment », « Nord et Sud », « La Foire aux Vanités » (aucun rapport avec « Le Bûcher des Vanités », si intrépidement new yorkais…), d’autres encore nous ont attachés pour de sentimentales histoires d’héritages compliqués et d’amours contrariées, voire par des drames dont la clé ne nous est pas donnée. Je pense à « Gosford Park », qui est certes un film de Robert Altman, avec meurtre et enquête de police, mais où ce qui se passe au niveau des domestiques, dans leurs quartiers où les maîtres ne peuvent entrer qu’avec leur permission, est d’un savoureux psychologique et sociologique inépuisable : or c’est le scénariste de « Gosford Park » qui s’est lancé dans la réalisation de cette attachante série, qui signe les dialogues pleins d’humanité et d’intelligence,  qui confronte les classes avec doigté puisque 1913 est le moment où les individualités vont s’échapper du carcan de la tradition, où les femmes vont s’émanciper, où les grands domaines ont besoin de s’allier avec des fortunes roturières pour tenir le coup. Ne manquez pas « Downton Abbey », je crois que pour une fois la télé nous a trouvé un beau cadeau de Noël.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de lucette desvignes
  • Contact

Recherche

Liens