Il faudra bien que ça commence un jour – par où ? là est la question, et bien malin serait celui qui pourrait y répondre. Moi j’ai le choix, les choses étant ce qu’elles sont : la cheville gauche, qui me manque à chaque instant, au beau milieu d’un élan ou tout simplement d’un petit déplacement pépère - plouf ! ça vous donne l’air d’un clown en goguette, ce n’est pas que j’aime tellement. Ensuite le genou : lui se manifeste dans les ascensions de marches, il me fait défaut traîtreusement lui aussi, au moment où je m’y attends le moins, ça craque ça grince ça se bloque, faut faire avec. Mon grand-père appelait ça des douleurs, pudiquement, et ça ne l’empêchait pas d’aller à l’autre bout du village remplir ses deux arrosoirs d’eau non potable, puis de remonter dans son jardin qui surplombait la maison pour arroser ses haricots et ses salades. Quand j’y pense je remballe mes gémissements. Et pourtant un blocage du canal salivaire, qui se trouve être ma spécialité dans la famille, et qui empêche de parler (moi !!! oui…), de mâcher, d’avaler, presque de respirer, devrait donner droit à une autorisation de gémissements : je vous assure que ces oreillons qui vous installent un goître jusque sous l’oreille sont sans pitié pour le petit personnel, comme dans les « Tontons flingueurs ». Moi en tout cas, autorisation ou non, je gémis à chaque déglutition. Pendant quelques jours, et jusques et y compris à l’intervention chirurgicale, je gémirai. Evitez donc les visites, mes belins-belines, à cause des gémissements, mais visitez mon blog, j’y serai !