J’ai négligé hier, mes belins-belines, de papoter à votre profit sur le train du monde ainsi que je le fais d’habitude, avec le doigté et la légèreté que vous me connaissez. C’est en général une activité que je pratique de tout mon cœur, indignation, admiration, moquerie, pitié e tuttequante (j’accorde par entêtement au féminin pluriel qui me semble s’imposer). L’actualité ne m’inspire pas toujours, ou alors en termes que je n’oserais répéter ici par égard pour vos chastes oreilles (on pourrait même, à la limite, m’appréhender avant incarcération pour propos incitant à la rébellion, chacun trouvant son « Indignez-vous ! » dans son domaine d’activité ou de méditation.). Lorsqu’elle est plus souriante, et que le public se pâme en rose ou bleu, ou s »’arrache les tabloïdes au moment des mariages princiers, figures-vous que cela ne m’intéresse pas le moins du monde. On m’a dit hier, l’air réjoui : « Alors, c’est né ! Enfin ! ». J’ai dû avoir l’air instruit à répondre : « Où ça ?Chez qui ? »