Je vous en ai déjà parlé, je vous l’ai annoncée il y a déjà quelques jours : la sept centième n’est pas ici celle du Théâtre de la Huchette (ça se saurait, comme on aurait su si Mitterand était de gauche), mais j’avoue que je n’en suis pas mécontente, ça me flatte même dans les endroits secrets où je suis seule à pouvoir jeter un coup d’œil. Au même titre que la notoriété, par-ci par-là, au gré des contacts : ici une secrétaire médicale qui réagit à mon nom parce qu’elle a lu mes nouvelles, là dans une salle de vote un préposé au contrôle qui me parle du Club des Ecrivains, qui a lu mes livres, qui sait que mes livres sont traduits aux Etats-Unis… De quoi, sinon se rengorger parce qu’il n’y en a pas lieu, du moins se faire un petit plaisir au passage en supposant preuve à l’appui qu’on n’a pas laissé derrière soi une piste totalement vide. La sept centième, d’ailleurs c’était hier et non aujourd’hui, mais il n’est de petit saint qui n’ait sa fête : parlons-en aujourd’hui, célébrons ensemble, voulez-vous ? même si le champagne et les petits fours sont virtuels. C’est même un peu émotionnant, ne trouvez-vous pas, que pour certains d’entre vous le lien entre nous représente déjà tant de semaines (oui, j’ai fini par m’octroyer le dimanche comme jour de repos, c’est dans la Bible dites donc, pourquoi n’y aurais-je pas droit ? est-ce que vous me lisez tous les jours, vous ?) tant de semaines, donc, de complicité, de camaraderie – peut-être aussi de bougonnements, de protestations, de ruades dans les brancards …Mais tant que vous ne m’en faites pas part, honnêtement, mes belins-belines, comment voulez-vous que je ne croie pas que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ?