Quand on nous montrait les repentis de la Mafia ou de la Camorra, il y a quelques années, par exemple au moment de la fameuse campagne « Mani pulite » (Les Mains propres - il n’avait été question ni des Mains nues ni des Mains libres et je m’étais sentie quelque peu vexée, mais tout de même l’opération était de bon aloi), il s’en était suivi des prisons pleines ou quasi, car la Cosa Nostra se détricotait maille à maille au fur et à mesure que pour une fois les délations étaient suivies d’effet. Ces repentis, ils avaient conquis leurs galons dans la corruption et l’adhésion au mal, ils avaient été protégés, promus, enrichis, honorés des plus hautes dignités selon leur degré d’infamie et cela naturellement avait duré des années, mais soudain (les circonstances ? la peur, non de l’excommunication – le pape n’excommunie pas les mafiosi et c’est bien dommage parce qu’alors cela serait un frein notoire à leurs agissements de hors-la-loi – mais peur du jugement final de Là-Haut en cas de vieillesse ou de maladie grave ? le désir, en fin de vie, de savoir comment ça fait d’être honnête et de revenir sur toute une existence criminelle pour l’exécrer et s’en dégager ?) mais soudain voilà qu’ils se séparaient en foule de la masse mafieuse, comme lorsque les rats quittent le navire. Mes belins-belines, vous n’étiez pas présents lors de cette campagne de purification nationale des Italiens, mais l’histoire va vous donner l’occasion de se dérouler de nouveau devant vos yeux puisque ça se passe chez nous. Les repentis, chez nous, sont les anciens de gauche passés à droite en 2007 : leur reniement des valeurs de gauche leur avait valu des promotions, des distinctions, des occasions d’enrichissement et de participation au pouvoir. Vous pensez si sous prétexte d’ouverture la Sarkozie était heureuse de distribuer des portefeuilles aux renégats : Kouchner; Attali, Jouyet Jean-Pierre qui « se voit déjà secrétaire général de l’Elysée en cas de victoire de son ami Hollande », Stéphane Richard l’enrichi de France Télécom, Fadela Amara – il y en aura d’autres, mes agneaux, nous n’avons qu’à attendre à la sortie du bois.