Mea Culpa tardif (Célébration historique) : Nos médias ont-ils reçus… (Lire : reçu).
Pardon de n’avoir aperçu cette horreur qu’en fin de semaine, au cours du grand ménage.
Jusqu’à présent, mes belins-belines, lorsque je méditais avec vous sur la féminisation forcenée, à mes yeux dérisoire, de termes de métiers ou de fonctions qui semblait proclamer une égalité vengeresse (laquelle ne se traduisait même pas toujours en termes de feuille de paye), je me contentais de mentionner au passage les termes d’auteur ou d’écrivain qui me concernaient directement et que je ne voulais pas voir altérer. Il y avait déjà des nuances à admettre entre les termes utilisés pour désigner « les gens de lettres » : entre auteur et écrivain s’installait une hiérarchie à laquelle chacun tenait plus ou moins férocement. Officiellement, l’auteur était moins restrictif que l’écrivain, car il était censé « augmenter le monde » selon le latin auctor, (celui qui augmente), alors que l’écrivain, celui qui inscrit le monde (scriptor), ne se sert que des lettres pour forger ses textes. On pouvait revendiquer cette spécificité pour se distinguer du tout venant. Mais il semble que l’heure ne soit plus à ces vétilles : il s’agit d’un changement d’étiquette total, et qui vient d’en haut. Depuis que le numérique a fait remiser les blocs et les bics qui étaient les instruments traditionnels des écrivains, il semble nécessaire ( ?) de remiser également leur appellation. On les désignera donc désormais sous le nom d’ « éditeurs de contenu », puisqu’ils n’écriront plus des livres mais « créeront dans l’espace contributif » (vous n’auriez pas imaginé ça, dites-moi ? et vous voyez ça sur une carte de visite ?). Mais alors, me direz-vous, et les éditeurs ? C’est tout simple, mes agneaux : on les appellera des « hébergeurs ». Comme ça se prononce… Quand je vous dis qu’on n’arrête pas le progrès…