Il y a belle lurette, mes belins-belines, que je ne m’occupe plus de savoir où en sont les algorithmes qui règlent sous forme de nombre la réception de mes blogs auprès de vous. Je m’y tenais éperdument pendant les deux ou trois premières centaines de pages, désespérant de voir jamais mon public dépasser les quelques voisins ou connaissances qui me restaient fidèles contre vents et marées – je dois même dire que j’ai été plusieurs fois au bord de la démission, et vous vous rappelez sans doute (si vous étiez de mes dévoués de la première heure) que je tempêtais contre ce 11 ignominieux qui soldait mes efforts de contacts et ne voulait pas démarrer vers le haut. Oui, il valait mieux pour mon entreprise que je ne m’en tinsse pas (oui : tinsse) à cette référence, car la rétribution de mes efforts n’atteignant pas moralement le dixième du SMIG avait de quoi me décourager. Depuis, des chiffres bien plus toniques sont parvenus à ma connaissance, en même temps que se multipliaient les commentaires prouvant qu’on me lisait, qu’on m’écoutait, qu’à l’occasion je suscitais des réactions ! J’ai donc négligé de méditer sur la notation que m’octroyait l’administration, puisqu’il faut en toutes branches considérer sa présence autoritaire comme le mal nécessaire dont souffre le monde entier. Tout de même, mes agneaux, que les chiffres effectuent une plongée vers le bas au moment des vacances scolaires, cela peut se concevoir : cela me donne peut-être une indication sur le genre d’audience que j’ai pu rassembler en plusieurs années d’effort. Mais que dire, que penser, des creux brutaux qui se forment comme dans une mer en tempête ? Que signifie un 33 soudain faisant suite à quelques dépassements du cinquante, un 56, voire un 58 ? Dois-je établir avec docilité un rapport strict entre ces chiffres et les sujets abordés un peu au petit bonheur la chance ? Parlé-je trop des spectacles télé (et pourtant ne tournez vous pas le bouton sitôt le dessert du dîner englouti ?) ? J’aimerais faire mieux, faire au mieux. Mais si les chiffres qu’on m’attribue vous étonnent, il faut que vous m’aidiez : je compte sur vous, comme Coluche compte sur nous tous pour les restos du cœur…...