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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 10:25

 

 

            L’anecdote d’hier, mes belins-belines, démontre l’importance de l’acoustique dans les combinaisons littéraires les plus raffinées. C’est même drôle d’accorder tant de prix à ce que perçoit notre oreille, au détriment de ce que notre cerveau enregistre ou comprend. Mais du même coup il faut admirer l’astuce des enseignants qui autrefois (les a-t-on oubliés aujourd’hui ? forme-t-on encore au psittacisme auriculaire  le cerveau de nos chères têtes blondes?) nous faisaient avaler d’impressionnantes listes ou de formules rébarbatives en tout domaine par la simple récitation de litanies aussi chantantes qu’obscures : la preuve en est que les termes anatomiques, ou les chiffres en kyrielles, ou les terme de grammaire sèchement dépouillés de séduction, si on les prenait au débotté, les uns et les autres, sans les avoir habillés de ces oripeaux drôlatiques, ne seraient jamais parvenus au-delà de la pie-mère (ou c’est peut-être la dure-mère : en tout cas la couche extérieure de notre cerveau, vous voyez ce que je veux dire) sans dommage. Encore convient-il que, sinon le sens d’une formulation insolite, du moins le domaine apparent de son vocabulaire demeure assez clair pour éviter les confusions. Imaginez par exemple le mathématicien qui veut se servir de l’interminable dévidement de PI (oui, pi, quoi, 3,1416 et la suite)  pour vérifier sa note de commissions du supermarché : si au lieu de « Que j’aime à faire apprendre un nombre utile aux sages ! » il se met à bredouiller « Oh Oscar, ta petite théière me fait à grand peine six grogs » ou, plus misérablement encore, « Mais où est donc Ornicar ? », je doute fort qu’il puisse aller jusqu’au bout de ses calculs. Quant à Chandernagor… On se retrouve demain pour enfin lui faire un sort.

 

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