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31 octobre 2009 6 31 /10 /octobre /2009 10:39
     J'ai inclus dans mon titre une espèce de traduction pour faire sentir la nuance plutôt dépréciative. Pèze, oseille, fafiots, galette, picaillons, lazagne... Inutile de chercher les correspondants les plus subtilement appariés : le problème reste le même. Il en faut, on n'en a point, comment en faire? Et quand je dis qu'on n'en a point, ça dépend évidemment de qui je parle. Allez demander aux banques et à leurs magnats s'ils ont des inquiétudes : ils feront la moue, ils vous la joueront dans le misérabilisme - celui des tendeurs de main ou de casquettes pour récolter un minimum - mais au fond si vous les regardez bien vous verrez leur petite lueur dans l'oeil, Continuez à nous plaindre, les naïfs, nos gouvernants font pour nous ce qu'il faut, n'ayez crainte. C'est pas pour eux qu'on craint, dites donc - c'est plutôt pour tous les autres, dont la chute n'est pas ralentie par un parachute d'une couleur ou d'une autre.Et entre les milliards qui vous assurent un bon oreiller d'un côté, et de l'autre les milliards d'individus en détresse, les traîne-la-misère, les crève-la-faim, les ventre creux à en mourir, les privés d'eau, il y a je crois, au milieu de toutes les catégories intermédiaires éparses sur la planète, il y a  le cas de ce que les Anglais appellent si justement les "lower classes". Je ne sais pas si encore de nos jours il est "non u"(c'est-à-dire "non upper class") de dire "lower classes" comme si c'était un mot plus ou moins ordurier autour duquel il est de bon ton de tourner sans mettre le pied dedans, mais je suis frappée - toujours mes sitcoms reflet de l'actualité immédiate - de la permanence de ce souci parmi tous les personnages de la série. De la marchande de bonbons et crème glacée dans sa voiturette à la tenancière de la laverie qui pense à supprimer la tasse de thé de l'accueil, de rigueur jusqu'à ces temps de misère; du marchand de voitures d'occasion qui ne peut se faire payer et qui devient menacé de saisie au propriétaire d'un bon gros chien qui mange trop (comme disait Pierre Dac autrefois : "Echangerais culotte bouffante contre une autre ne bouffant pas"); du garagiste pourtant bien engagé dans des affaires louches au mobguy qui régit les contrats, tous ont des ennuis d'argent qui les pousseront à des décisions regrettables, chacune à son niveau de gravité. Je ne veux pas dire que les bouteilles de vin d'Espagne ne s'offrent et ne se descendent que moins souvent (quoique... dirait Devos), je veux dire que je constate un ralentissement de la convivialité, de la saine gaieté des voisinages : l'argent se compte penny par penny, se recompte, se sort de la poche ou du porte-monnaie avec réticence, on mégote sur les frais d'un lunch de mariage, sur les cadeaux d'anniversaire... Oui, mes belins-belines, c'est la crise, au cas où vous n'en auriez rien perçu. Que les gagne-petit se serrent la ceinture de deux crans au lieu d'un, voilà un thème qui s'installe à demeure dans la fiction de la télé. Et ça n'a rien de réjouissant pour personne. Donnez quand même bien à manger à vos chats. 
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