Je vous faisais part l’autre jour de ma tristesse à voir bientôt disparaître de nos territoires informatiques le dénommé Barroso, dont j’avais cité une phrase proche des Lapalissades célèbres. Je précise aujourd’hui qu’il ne peut s’agir que de ma tristesse personnelle à cette séparation qui est comme un arrachement : je lui trouvais la mine tristounette, mais c’était pour nous faire croire qu’il se désolait de partir. Un ami qui nous veut du bien à tous (mais oui, mes belins-belines : c’est lui qui me corrige, qui me complète, qui se livre à des commentaires, c’est à lui que j’ai dédié le N°900) vient de me faire savoir les chiffres exorbitants que « Le Point »a jadis révélés à propos de ce très inutile, voire très nuisible haut fonctionnaire à la tête de l’Europe moribonde (lui qui a contribué à amener la pauvrette à sa dernière extrémité . Certes il perd son salaire annuel, qui était de 550.000 Euros (et ça doit faire un trou dans un budget) en plus des avantages familiaux, mais heureusement on ne le laisse pas partir sans biscuit, allons allons ! 25.000 euros d’indemnité de déménagement (il peut prendre beaucoup de cliques et de claques avec lui), 440.000 euros d’indemnité de transition (ça c’est pour se remettre de ses chagrins, on n’a peut-être pas été très large avec lui, si ?) et sa petite retraite est de 5.220, 37 Euros par mois (il l’a gagnée pour 5 ans d’ancienneté, mais pas de cotisations, c’est vous et moi qui avons payé pour lui). Un dernier point : ces chiffres remontent au mois de mai 2009, autrement dit avec les incertitudes en bourse, le CAC40 qui chancelle, l’effondrement de la monnaie etc. etc. il conviendra peut-être sans doute de revoir cette feuille de paie à la hausse, afin que le panier de sa ménagère ne souffre pas trop de ce changement de situation. Au fond, ça me console un petit peu de savoir qu’on a eu quelques égards pour lui ; ceux qu’on met à la porte pratiquement sans préavis et seulement parce qu’il faut restructurer les firmes et augmenter la rentabilité en chassant les manœuvres-balais sont, m’a-t-on dit, en général moins bien traités. Pourquoi aussi ne rouspètent-ils pas ? Qu’on leur donne de la brioche ! est une parole restée dans toutes les mémoires.