Avant que ne se présente à nos yeux, pendant la traversée de l’été, un immense champ de navets de tout poil, toute provenance, tout âge et toute facture, parfois ramenés au jour du fond de tiroirs innommables où on aurait mieux fait de les laisser moisir loin du monde, les programmes culturels connaissent des remous, des soubresauts, des velléités de bien faire dont il faudrait pouvoir profiter au coup par coup. Même si on n’ajoute pas une foi inébranlable en la catégorisation des qualités exprimée par les petites étoiles (d’autant que, selon le niveau intellectuel de chaque chaîne, la notation change d’intensité, je l’ai souvent vérifié), on est bien obligé de voir que les regroupements en force de signes distinctifs, les trois t, par exemple, sont saupoudrés plus largement sur les programmes, comme pour signaler leur bonne volonté. On a même, de temps à autre, pléthore de qualité : Arte, la 2, Tcm, se payent le luxe de rivaliser au top à la même heure le même jour. J’ai failli, courroucée par cette rivalité improductive, faire l’âne de Buridan et aller me coucher (pour leur apprendre, na !), puis j’ai choisi le Woody Allen qui manquait à ma collection, influencée par le commentaire qui constatait que Woody avait ici repris du poil de la bête, ce qui lui manquait depuis quelques années. Lo ! comme on disait tristement dans la poésie anglaise. Comment peut-on être aussi menteur ? Intrigue banale, mise en scène nulle, jeu tout ce qu’il y a de conventionnel, développement improbable et conclusion fabriquée à laquelle personne ne croit…Où est le Woody de Maudite Aphrodite ?
