Je me sens toute gonflée, non de mon importance, mais de mon instinct de la vérité éternelle.
Quinze ans après avoir noté sur mon journal les faits saillants de l'actualité, je m'aperçois à la relecture de ces pages prétendûment anciennes qu'elles pourraient être rédigées et signées
aujourd'hui. Le Téléthon, et d'un; l'agitation nerveuse du Chef après la prise d'otages de Neuilly, et de deux. Pour faire le bon poids, et non deux poids deux mesures, je vais de nouveau vous
parler de la SPA de Paris, celle qui s'est couverte d'opprobre en trafiquant de toutes manières sur le dos des bêtes malheureuses et qui, en outre, fait juger à la même aune les refuges de la
Confédération, les associations de la province qui se débattent fiévreusement avec les problèmes de gestion de leur PME locale, laquelle s'appuie sur le bénévolat et les cotisations des
membres, souvent sans rien d'autre à côté. Je passe aussi sur l'habileté de la SPA de Paris à capter les héritages sur tout le territoire de l'hexagone. Bref, tous les vices, toutes les
tromperies, toutes les escroqueries, toutes les fausses valeurs d'un côté - de l'autre, le dévouement, le travail dans l'humilité et sans espoir d'assistance, le bénévolat dans toute sa
dédication et toutes ses insuffisances(après tout, j'ai bien atterri dans le deux poids deux mesures, mais dans le culte absolu - absolu, vous m'entendez bien - de la justice et de la
vérité). Il était déjà question il y a quinze ans d'attirer violemment l'attention du bon peuple sur la différence entre cette SPA qui se voulait la seule reconnue et les quelque 300 SPA locales
qui ignoraient les compromissions parisiennes. J'avais déjà donné des noms, des faits, des exemples saignants de malhonneteté, de trahison de l'assistance aux bêtes, de profits réalisés sur leur
dos de manière éhontée : j'en avais fait, du bruit, dans mon petit coin! et je relayais ainsi des nouvelles timidement venues des médias, qui aimeraient bien remuer un bâton dans une
fourmilière mais auraient trop peur de déplaire aux instances d'en haut - et qui sait quels rapports ceux d'en haut entretenaient avec la mafia de la SPA de Paris? Prudence, ne grattons pas en
profondeur, n'effleurons qu'en surface. Si bien en surface, hélas! que le message n'était parvenu aux oreilles de personne. Quinze ans plus tard, rien n'a changé... Même pas la plupart des
noms, ce sont toujours les mêmes individus qui paradent, toujours les mêmes qu'on prend pour le visage de la vérité. Jusques à quand encore, Catilina, abuseras-tu de notre patience? Patere tua
consilia nonne sentis? Ne sens-tu pas que tes desseins sont découverts? A demain, mes belins-belines, il n'y a rien qui vous revigore comme du Cicéron dès le matin.
Lucette DESVIGNES.
