5 décembre 2009
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(Oui, mes belins-belines, on saute à pieds joints par-dessus mon correctif d'hier qui a suivi l'article exhibant une horreur d'orthographe,
mais non sans que je vous fasse remarquer ici que cet ajout ne compte pas dans le total de mes prestations, ce n'est que justice et bons comptes bons amis). Le fait de reprendre des personnages
certes un peu oubliés, mais tout de même transportant leur aura personnelle avec soi - naïveté ou rouerie, légèreté de cuisse ou pudibonderie, talent bien caché pour l'intrigue
souterraine et le scandale - permet au téléspectateur d'entrer sans délai dans l'atmosphère de l' Est londonien quand cet agneau perdu (ou brebis galeuse quelque temps ) réapparaît, et à
chaque fois il est cause d'une complication supplémentaire, si bien que la connaissance de ses arrière-plans est précieuse pour qu'on ne s'embrouille pas trop. On peut quand même s'embrouiller :
par exemple quand le premier époux de la tenancière du pub, qui était le demi-frère de père de son second, resurgit - au milieu de toutes ces demi-soeurs blondes pulpeuses et habillées à
la dernière mode londonienne (c'est parfois étonnant), on peut se demander qui est la fille qui est la nièce, d'autant qu'il préfère de toute évidence la progéniture de son demi-frère à sa
progéniture propre. Et je ne voudrais pas vous traumatiser en ajoutant que dans l'intervalle - car il s'est écoulé dans le déroulement de la série une bonne dizaine d'années d'horloge, si l'on peut
dire - l'acteur d'antan a été remplacé par un autre, mais certes il faut un moment avant de rassembler ses esprits et sa lucidité et le remettre dans sa peau. On nous a récemment fait le coup
avec l'une de ces pulpeuses blondes précisément, j'ai pas mal nagé je l'avoue, mais c'est parce que je tiens à tout mettre bout à bout, tandis que les télistes d'outre-Manche ne se
cassent pas trop la nénette et ne se posent pas de questions : ils ne sont pas plus cartésiens que les scénaristes des Eastenders, lesquels en outre ne sont certainement pas non plus ceux
d'origine. Le plus curieux est cependant qu'on ait encore en pleine vaillance des protagonistes qui étaient déjà loin d'être jeunes quand la série a démarré... On a vu leurs rides s'affirmer, leurs
yeux se creuser, leur allure s'alourdir ou se squelettiser, mais ils sont toujours là, disponibles de la cuisse ou plus rarement du portefeuille, prompts au commentaire acide ou au petit coup de
plumet entre copines sur le soir, quand le coup de rouge partagé par les dames commence à faire son effet. Qui a dit que le thé était la boisson des Anglaises? Bon, on va laisser là
les buveuses fonctionnant au merlot plutôt qu'au Darjeeling ou au Lapsang souchong - au travail lundi matin, tâchez d'être frais et dispos tous tant que vous êtes pour mieux savourer mes
propositions. Bonne fin de semaine, du moins ce qu'il en reste. Bises aux minous.
Lucette DESVIGNES.
Lucette DESVIGNES.