Mes belins-belines, je ne sais pas ce que ce changement de taille de lettres va donner une fois transplanté sur internet. J’ai déjà éprouvé des difficultés à obtenir la taille que je voulais en pensant à vos yeux fragiles qui m’ont déjà transmis des plaintes – polies, certes, mais fermes (comme des yeux fragiles quand ils ont décidé de se plaindre). Or, quand mes messages tout pleins de gazouillis sont prêts à s’envoler vers vous, donc sont passés de word à over-blog, mes desiderata restent vains, quelles que puissent être les manettes et tirettes dont j’use pour arriver à mes fins. Et je voudrais pourtant bien que fussent lisibles sans peine les conjugaisons auxquelles l’actu ministérielle me convie à me livrer. Nous avions déjà appris s’embourber, s’enliser, s’envaser, que je vous avais charitablement laissés à l’infinitif, par délicatesse pour le ministre femelle qui s’exerçait avec vaillance à la conjugaison. Nous passons aujourd’hui au pluriel, de manière à englober la famille de ce même ministre : nous prévariquons, nous magouillons, nous tripotons, nous profitons et autres nous nous engraissons. (Que non pas ! voilà une belle erreur d’aiguillage ! Il faut lire : Ils prévariquent, ils magouillent, ils tripotent, ils profitent, ils s’engraissent). Le ministre femelle, elle, appelé(e) à la barre, continue ses conjugaisons à la première personne : je m’empêtre, je nie, je mens, je m’entrabuche, je me cramponne, je galère, je galège grave. Et les autres qui regardent (vous ou moi, mes belins-belines) qu’est-ce que nous allons bien pouvoir dire ? Je m’en fiche, je m’en moque, je m’en fous… ? ou bien Ras le bol, je m’indigne, je peux pas laisser faire, en voilà assez, à la niche, au pilori ? Ah ! si nous étions une république bananière, comme ce serait facile de remettre les choses en place ! Mais voilà : nous sommes une démocratie modèle, les yeux du monde sont fixés sur nous…