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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 10:22

            Acte premier : Un banquier lubrique (si, si, bien sûr que ça existe, croyez-moi sur parole) un banquier lubrique, donc, attaque une femme de chambre dans un hôtel de luxe (je dis : attaque, qui dit tout sans vouloir rien dire, on se débrouillera ensuite avec les détails) ; la femme de chambre, toute bouleversée, quitte son travail et porte plainte, tandis que le banquier appelle sa femme pour la préparer, comme d’habitude , à recoller les morceaux, puis il veut prendre l’avion mais se fait chopper juste avant le départ. Acte deuxième : Personne ne veut croire à son innocence, même si son silence la clame bien haut, et bien que ses amis croient à un coup monté pour entraver son destin politique si bien dessiné déjà qu’il était presque réalisé ; c’est qu’on commence à murmurer qu’il était bel et bien lubrique, qu’il fallait garer filles et femmes dès qu’il apparaissait quelque part etc. etc. Et l’innocence perd de sa qualité blanc de lin. Et puis la victime est une pauvre immigrée récente qui sait mal se défendre, et quand on jette un regard sur la fortune du banquier lubrique, quand on voit ce qu’il est capable de payer en amendes, cautions, précautions, garanties de toute sorte, on est un peu effaré. Il est menotté et emprisonné comme tout citoyen suspect de viol, c’est normal et ce n’est que justice. Acte troisième : On s’agite une fois la consternation dissipée. On l’extirpe de Rikers, on le gare à l’abri des regards indiscrets, il n’a toujours pas donné de détails, la vérité plane en se dérobant aux regards. On lui donne tout de même (dame, un banquier même lubrique a du foin dans ses bottes) les plus grands avocats du cru, ceux qui défendent avec succès les caïds assassins de la mafia et auxquels personne n’ose tenir tête On va donc le faire juger déjà par un premier jury pour dire s’il a ou non  mérité qu’on enquête. Le jury dit que oui, on se désole de voir qu’il ne peut pas encore repartir la tête haute, que ça n’est pas terminé cette affaire-là. Acte quatrième : Du coup, on examine davantage de près l’autre aspect du problème : la femme de chambre est une pauvre noire immigrée récente qui habite le pire coin du Bronx,  ne serait-ce pas précisément une racaille à karchériser ? Mais si mais si, mes belins-belines : elle est entrée en fraude, elle a des faux-papiers, elle ment comme elle respire, elle est copine avec la basse pègre qui trafique du haschich pour remplacer l’allocation chômage de longue durée, on a même surpris au téléphone (oh tout à fait par hasard : en surveillant le téléphone de son copain le malfrat emprisonné) qu’elle décrivait tout le détail de son chantage à base de viol en chambre en espérant en tirer des mille et des cent. On est loin de l’innocente pauvre victime du banquier lubrique auquel la fortune assure l’impunité. On va voir ce que tout ça va donner au cinquième acte, où naturellement on attend un renversement total de la situation. A lundi.

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