Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 10:31
     J'ai envisagé un instant - un instant seulement : vous savez combien je vous aime, mes belins-belines - de vous faire faux-bond plus tôt que mon destin n'est inscrit sur le ciel d'Allah. Pas définitivement, bien entendu, mais en adoptant les rythmes anglo-saxons selon lesquels toutes les boîtes sont fermées en fin de semaine. Vous comprenez qu'il s'agirait ainsi pour moi de prendre la poudre d'escarpolette  le samedi pour mieux me préparer au farniente du dimanche. Et puis j'ai repoussé l'idée d'emblée, voire avec un certain effroi. Car quand je vois, ne fût-ce qu'au passage en zappant, toute l'énergie qui se brasse dans nos civilisations les samedis, je comprends que mon raisonnement se trouvait faussé jusqu'à la moëlle. Avez-vous une idée de cette masse énergétique (beau vocable, pour moi qui les aime tant - presque autant que vous, mes belins-belines) qui naît, se tortille, se recrée, se répand, se distribue dès que le sport, roi du week-end (amis canadiens n'écoutez point : j'ai déjà écrit fin de semaine une fois, j'ai horreur des répétitions vous vous en êtes certainement rendu compte en me feuilletant, pardonnez-moi donc d'employer un terme relevant de la déviance la plus nette de votre orthodoxie linguistique) dès que le sport, donc, apparaît dans notre vie? (j'emploie ici le notre de majesté, c'est pour faire croire que je reste à la page des événements en tous domaines, mais c'est pas vrai). Vous imaginez l'énergie qui trépigne sur les pelouses des stades, où nos petits gars donnent le meilleur d'eux-mêmes (et même si c'est pas grand-chose, d'après ce qu'on me dit ici et là : ils le donnent quand même), ou sur les gradins desdits stades, où les spectateurs font des vagues (oui, ils se lèvent et se rasseyent pas tous en même temps, ou peut-être se contentent-ils de lever et d'abaisser les bras, là encore pas tous en même temps : j'ai aperçu ça une fois en zappant, j'ai pas eu le temps d'étudier dans le détail, mais en tout cas ça représente une sacrée énergie), ou encore, faut pas oublier ça, dans les rues aux abords desdits stades, soit avant le match (où ils disent aux journalistes et à leur micro pourquoi ils se sont barbouillés en vert ou en bleu, ils ont encore le sourire et l'air confiant) ou surtout soit après le match, où les échanges de châtaignes et de claquements de beignets vont jusqu'à casser des vitrines, et alors là, donc après, les contusions meurtrissures escagnassements et autres bleus (pas à l'âme, ces derniers) colorent les visages autrement, de même que les propos des interviewés. Au vu et au su, donc, de ces activités du samedi un peu partout chez les peuples civilisés, je remets dans ma poche mon projet de chômage sabbatique : si l'univers se donne tant de mouvement, je ne vois pas pourquoi je chercherais à me singulariser. C'est ce pourquoi vous avez droit à votre entretien encore aujourd'hui, comme tous les autre samedis à venir : la fidélité est aussi une belle vertu, et personne mieux que vos chats ne saurait vous l'enseigner. Méritez-là, cette fidélité, comme vous méritez la mienne - puis-je de mon côté compter sur la vôtre? Ma foi, pourquoi pas... dites-vous mollement. A demain!

                                                                                       Lucette DESVIGNES.
Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de lucette desvignes
  • Contact

Recherche

Liens