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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 11:26

     Souvent je vous parle de mes soaps anglais, si sanguinolents qu'ils soient (les chirurgicaux) ou si vulgaires d'accents et de manières (mes Eastenders). C'est que j'y ai déjà trouvé des tas d'idées à glaner : l'évolution des moeurs, gastronomiques ou autres; le sens du développement dramatique, l'art du suspens (si systématiques que soient parfois les ficelles - elles fonctionnent pilpoil); l'impression de vérité totale dans les conversations du quotidien, dans les expressions des physionomies, dans l'authenticité du geste. Il faut bien, dites voir, que cette série ait de nombreuses quaités pour durer depuis plus de vingt-cinq ans... J'y ajoute aujourd'hui une valeur à laquelle je n'avais pas trop prêté attention, trop intéressée que je suis depuis toujours par les intonations de l'anglais dans tous ses accents : le raffinement d'une étude psychologique à travers l'élaboration du dialogue. Et là je dois dire que je tire mon chapeau au dialoguiste de l'épisode d'hier, où le personnage principal est le preacher noir qui a laissé mourir sa première femme dans les pires circonstances et a étranglé l'ex-mari de sa deuxième femme le matin même de ses noces. Le corps de l'homme une fois découvert, c'est la femme du preacher qui est suspectée d'abord, car on l'avait déjà accusée de la mort de la première femme : même "blanchie" (si j'ose ce mauvais jeu de mots) elle prête le flanc au soupçon, mais après un interrogatoire où sa dignité et sa sincérité impressionnent, la police la libère. Avant que la mise en examen du mari puisse se faire, il la cueille à la sortie du commissariat et l'emmène en voiture jusqu'à un moulin. C'est pendant le trajet et en face de l'eau que se déroule cet étonnant dialogue : avec une force et un cynisme d'autant plus déconcertant qu'on le découvre inspiré par la parole divine, il la convainc d'avoir à obéir à Dieu qui l"'invite au baptême pour la laver de ses péchés. Manifestement on devine qu'il va tenter de la noyer si elle cède à sa rhétorique, mais l'équilibre entre l'obstination honnête de la femme à ne pas se prêter à une cérémonie  à laquelle elle ne croit pas et l'utilisation de la bible, de l'exemple du Christ, de toute la gamme des sentiments, s'appuie sur le soupçon qui naît  : ce violent aux zones d'ombre est-il un criminel ou un illuminé? Jusqu'à présent, mes belins-belines, je ne sais pas encore me prononcer...Mais j'aurais aimé avoir écrit le dialogue!

                                                                                             Lucette DESVIGNES. 

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