Ce sont surtout les trépidations en tout genre du Robin des Bois de la BBC qui entretiennent en moi les frissons du suspens (à tel point que je trouve souvent bien ridicules les pauvres ingéniosités d’autres séries : ainsi « Doctors », en ce moment, piétine joyeusement dans la semoule, et cela ne m’amuse pas du tout de voir ce à quoi une demi-mondaine de la plus belle eau entraîne le beau docteur amoureux des femmes – par exemple, par jeu, elle l’amène dans une laverie, le met au défi de mettre ses vêtements dans un tambour comme elle semble le faire, le pauvre benêt transi de passion obéit, elle reprend ses vêtements qu’elle n’a pas livrés aux flots tandis que lui demeure en petite tenue devant deux ou trois ménagères qui rigolent ouvertement en attendant la fin du programme : ne croyez pas que je me sois rongé les ongles en pensant à la sortie de ce malheureux enfilant des vêtements tout froissés et encore humides pour pouvoir se retrouver à l’air libre). Les invraisemblances qui se déroulent entre le château-fort de Nottingham et la forêt de Sherwood ont tout de même une autre classe. Mais surtout « Eastenders » reprend visiblement du poil de la bête et concentre pour l’instant l’action entre la malfaisante du lieu, le malheureux rudement sympa qui a cru en l’épousant lui amender le caractère, la jeune veuve d’un jeune mari poursuivi par la police et tombé du toit (mais qui n’était pas le meurtrier du vieux barman salace) et le bébé Lily dont elle a dans l’incendie du bar révélé la paternité à ce même jeune sauveteur rudement sympa. La malfaisante, rageant de voir l’intérêt qu’il prend à ce nourrisson, kidnappe le bébé et, au volant d’une voiture volée à sa mère, enlève le type sympa pour refaire à eux trois une vie nouvelle en France où naturellement on sait que tout est permis et qu’on peut se cacher. J’ai laissé la voiture arrêtée sur un passage à niveau, et même carrément enclose entre les deux barrières alors que le signal d’arrivée d’un train en pleine vitesse se déclenche. Voilà où j’en suis, mes belins-belines : je vous en dirai plus après avoir vu l’épisode à venir, mais mon cœur tiendra-t-il jusque-là ? A demain, espérons tous et croisons les doigts.
Lucette DESVIGNES.
