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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 17:27

   Informée que le vétérinaire passerait de bonne heure ce matin pour vacciner deux ou trois chats (on procède par paquets, chez moi, et, heureusement pour moi, c'est chez moi que ça se passe), j'en ai enfermé deux dans la salle de bains avec consigne générale de n'ouvrir la porte sous aucun prétexte, grattements miaulements grondements de colère compris. Le vétérinaire, appelé ailleurs pour une urgence, n'est passé qu'en début d'après-midi - rassurez-vous pour les minets : avant de les enfermer j'avais prévu leur logement, leur nourriture, même  leur petite balle en plastique, mais elle n'a pas eu de succès. Ne les plaignez donc pas trop. Une fois la cérémonie achevée et les carnets de santé dûment remplis timbrés tamponnés, les deux chats ont filé comme des flèches vers la liberté du jardin. Je m'attendais à ce qu'ils reviennent vite me raconter ce qu'on leur avait fait : j'ai eu un chartreux qui ronronnait en se lovant près du téléphone dès qu'une sonnerie avait  retenti, il écoutait les conversations en me regardant de ses étonnants yeux vert sombre, il avait compris le rôle de la parole dans la communication entre humains et il y mettait son grain de sel joyeusement, c'est pourquoi, une fois extrait du panier où je l'avais enfermé pour l'emmener chez le vétérinaire - en ces temps-là je ne me faisais pas servir à domicile - il  n'arrêtait pas de jacasser, il me narrait son aventure, il me prenait à témoin qu'on avait été méchant avec lui. J'étais à chaque fois touchée qu'il me prît pour la représentante de l'équité et de la non violence en oubliant que j'étais le premier maillon de cette chaîne de douleur,- je ne le détrompais d'ailleurs pas en lui promettant qu'une autre fois j'interviendrais, manu militari s'il le fallait; il lui fallait tout ça pour s'apaiser. Aujourd'hui le scénario est différent: la promenade a été un peu longue loin des murs de la citadelle, histoire de prendre le frais aussi longtemps que possible, puis mes deux lascars sont revenus, non point vers la gamelle comme j'aurais pu le penser mais bel et bien vers moi, à m'entourer, à me cligner des yeux avec tendresse, à se rouler à mes pieds, à se faire caresser : je crois qu'ils ont compris que je veille sur leur santé. Autrement dit, ils me devinent bien à l'origine des tracasseries vétérinaires, mais ils tiennent à me faire comprendre qu'ils ne m'en veulent pas, au contraire. C'est peut-être un degré de plus dans l'intelligence... En tout cas essayez toujours de me persuader du contraire, je ne vous écouterai pas. A demain.

                                                                

 

                                                                                      Lucette DESVIGNES.

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