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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 10:28

Toujours puisant à mes programmes britanniques, je me suis penchée sur le problème de la vérité historique – avec la vogue du roman historique à tous les étages de la création, vous voyez que je reste bien dans l’actualité. Or donc cette vérité historique si capricieusement respectée me paraît relever dans « Robin Hood » de la plus échevelée fantaisie Non que je sois experte en le domaine des armes : la seule idée qu’on puisse user d’un instrument sans cesse perfectionné pour supprimer la vie d’autrui après l’avoir fait souffrir odieusement me rend malade. Toutefois, à ma première visite à la Tour de Londres rayon armes et armures (vous imaginez s’il y a longtemps), j’avais été médusée de découvrir la complication, voire la minutie géniale du système qui a engendré l’arquebuse : être aussi percutant qu’un fusil sans recours à la poudre, cela montrait déjà un louable souci de réduction des émissions de CO 2. Avec ce cher Robin des Bois, ce sont les boucliers qui délirent. Déjà, au lieu d’être ronds, ils peuvent si nécessaire se transformer en grands boucliers rectangulaires, comme ceux des Romains quand ils se mettaient en formation de tortue : je les ai vus pratiquer ce sport à six ou huit, formant un vrai petit blindé de combat pour fantassins lorsque notre héros campait au sommet du hêtre déjà cité et que sa pluie de flèches se déversait en pure perte (mais, malin, il visait les pieds que la tortue   n’arrivait pas à camoufler). Le dernier épisode, lui, mélangeait les armements de diverses ethnies : il y avait un ou deux cousins d’Astéryx, avec une longue tresse de cheveux blondasses et des moustaches de Gaulois (c’est le moment de le dire) munis d’un bouclier et d’une lance que j’avais vus à Alésia, quelques Vikings avec les casques à double corne sortis d’un opéra wagnérien (oh What’s new Pussycat ?),  et puis des Turcs ( ?), des Tatars ( ??) ou des Mongols ( ???) , sous leurs casques ronds à bourrelet et pointe centrale (ils avaient des lances aussi, mais face à Robin ils ne savaient pas s’en servir), le tout confié aux aboiements d’un sergent issu de Docteur Who, avec des tatouages semblables à des taches de naissance sur le front, rose pâle, et sur la joue, bleu chérubin. Un vrai pandémonium, je vous jure – pendant que Robin mange de la tête de porc que les copains lui ont fait griller pour son anniversaire. Qu’est-ce que qui va bien pouvoir se passer ? J’en tremble – huit jours avant l’épisode qui m’apprendra tout. Tiendrai-je jusque là ?

                                                                              Lucette DESVIGNES.

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commentaires

E
<br /> Bonsoir chère Lucette. Je profite de la présence de mon fils Jean-Marc pour envoyer mon premier commentaire. J'apprécie toujours tes textes journaliers pleins d'allant et de fraîcheur. J'adore que<br /> tu parles de théâtre, de littérature, et même de grammaire... Ta description savante des papillons était un régal. Et les nouvelles de tes compagnons les chats sont reçues avec intérêt...<br /> Bises d'El.<br /> <br /> <br />
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