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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 08:23

         « Ich weiss nicht, was soll es bedeuten,

               Dass ich so traurig bin…”

Ainsi commence le beau poème de La Lorelei ( je ne sais ce que veut dire que je sois si triste…) et j’adopterais volontiers cette nuance de mélancolie m’empêchant de jouir de tout ce qui est encore à ma portée (je le pourrais, certes, de bien des manières, mais je n’en ai ni le goût ni l’envie : c’est le train du monde qui m’assombrit sans que je puisse arriver à me sentir allégée). Heureux ceux qui peuvent passer leur journée en vaquant à leur petit traintrain, pestant seulement à cause des petites contrariétés du quotidien – un embarras de voitures, les files d’attente aux caisses des grandes surfaces, l’augmentation du prix du carburant…Ces petits ennuis-là relèvent de la même catégorie que l’instinctive interrogation sur le temps qu’il fait : on s’en soucie parce qu’il n’y a rien de plus grave au programme de la journée, il faut bien se poser quelques questions chaque jour, allons allons, c’est bon pour l’hygiène mentale. Chez d’autres, en revanche, le décollage optimiste, normal sans doute quand on est bien portant et relativement bien dans sa peau, connaît des ratages et des ratés : il peut être difficile de vivre son existence routinière sans pouvoir penser à autre chose qu’aux horreurs des champs de bataille aux configurations diverses, ou au martyre des populations harcelées par les bombes puis harcelées sur les routes de l’exode, ou aux règlements de compte cruels exécutés les yeux dans les yeux entre anciens voisins désormais rendus ennemis par des confessions religieuses distinctes bien que connexes (et d’autant plus cruellement réglés, ces comptes, que les religions sont jumelles)… On peut aussi se désoler de voir la misère progresser si sauvagement, mais du même coup les responsables sont tout désignés : ce sont les banques et les gouvernements, tous mafieux confondus,  enlacés dans des étreintes suspectes mais apparemment complices – et alors la tristesse est balayée par un vent de colère qui change la tonalité de la journée. Et la colère est une force infiniment plus offensive : on va voir ça incessamment.

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P
La colère et l'imagination de quelques uns font souffler, parfois, une petit vent d'espoir.
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